logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Recrutement : la pénurie de main-d’œuvre s’aggrave

Recrutement | publié le : 24.01.2023 | Gilmar Sequeira-Martins

Faut-il vraiment recruter ? La question mérite réflexion, car les entreprises n’attirent plus... Au point qu’un seuil capital vient d’être franchi. En moyenne, une offre d’emploi attire désormais moins d’un candidat.

Pour recruter, 2023 sera encore plus... difficile. Le dernier baromètre annuel mené par Golden Bees sur les offres en ligne ne laisse plus de place au doute. Désormais, une offre d’emploi attire en moyenne moins d’une candidature. Plus précisément : 0,88… Encore inimaginable en 2019, ce palier a été franchi en 2022. Il y a deux ans à peine, en 2021, une offre d’emploi attirait en moyenne 2,63 candidatures, rappelle le document. Derrière cette tendance, la réalité montre malgré tout des nuances : tous les bassins d’emploi ne sont pas mis au régime sec. L’Île-de-France apparaît ainsi comme une oasis relativement épargnée avec en moyenne 1,5 candidature par offre. Elle est cependant la seule à profiter d’une telle abondance, relative au demeurant. Toutes les autres régions pâtissent d’un ratio inférieur à un. Les mieux loties s’en approchent, comme les Hauts-de-France (0,9) ou la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (0,8), mais d’autres se trouvent aux prises avec une pénurie critique. C’est le cas de la Nouvelle-Aquitaine (0,6 candidat par offre) ou de la Bourgogne et de la Bretagne (0,5).

En parallèle de l’analyse par bassins d’emploi, l’étude révèle aussi l’attractivité des différents secteurs. Les chiffres montrent qu’elle peut varier du simple au… triple. Alors que la branche communication, média et multimédia s’en sort plutôt bien avec en moyenne 1,5 candidat par offre d’emploi, de même que celle du transport et de la logistique (1,3), le commerce, la vente et la grande distribution se trouvent en difficulté en atteignant à peine un candidat par offre. En queue de peloton figurent l’industrie, la banque, l’assurance et l’immobilier qui stagnent à 0,7 candidat par offre. La branche de la santé continue de s’enfoncer dans le marasme avec une moyenne d’à peine 0,4 candidat par offre, soit trois fois moins que la branche la mieux lotie.

Est-ce le prélude à une année 2023 encore plus difficile pour les recrutements ? Il faudra tenir, car aucune éclaircie n’est annoncée, indique Nolwenn Pigault, Chief Marketing Officer de Golden Bees : « Les entreprises recrutent, mais les candidats ne se bousculent plus au portillon. » Il faudra redoubler d’agilité et d’innovation, car il ne suffit plus de publier une offre habituelle pour recruter, et surtout bien recruter. La spécialiste appelle les entreprises à « libérer le potentiel de rencontre entre les entreprises qui recrutent et la main-d'œuvre ». Pour y parvenir, elle préconise de « réinventer » l’approche de recrutement pour mieux tirer son épingle du jeu sur un marché de l’emploi toujours plus pénurique et versatile.

Auteur

  • Gilmar Sequeira-Martins