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Recrutement : l’industrie met 15 millions d’euros sur la table

Recrutement | publié le : 08.02.2023 | Gilmar Sequeira Martins

L’opérateur de compétences interindustriel (Opco 2i) casse sa tirelire. Pour rendre plus attractifs les métiers de ses 32 filières industrielles, il investit 15 millions d’euros dans une campagne de communication inédite qui va s’étendre sur trois ans. Objectif : augmenter les recrutements et réduire le nombre de postes non pourvus, aujourd’hui estimés à 76 000.

Présenter l’industrie aux Français, telle est l’ambition de l’Opco 2i. L’investissement et les moyens mobilisés sont inédits. Pour la première fois, c’est une campagne de communication de grande ampleur qui va être lancée. Prévue sur trois ans, elle déploie le grand jeu. Un film sera diffusé à partir du 19 février et pendant trois semaines sur les chaînes de télévision classiques à des heures de grande écoute, dans plus de 500 salles de cinéma et sur les réseaux sociaux (Instagram, LinkedIn, TikTok, Snapchat et Facebook). Une campagne d’affichage est aussi prévue dans 65 villes. À cette première vague en succéderont quatre autres pendant les trois prochaines années. En parallèle, des événements locaux seront organisés (Salons d’orientation, des JPO, des sessions « recrutement ») afin d’aboutir à une « appropriation locale ». « L’aspect territorial à travers les événements locaux est fondamental pour aller à la rencontre des publics », estime Jean-Pierre Fine, trésorier de l’Opco 2i, tandis que Stéphanie Lagalle-Baranès, directrice générale, insiste sur l’opportunité que représente cette action pour tous les acteurs locaux : « Chaque spécificité industrielle parmi nos 32 branches va ainsi bénéficier du "rayonnement global" de la campagne. »

Fondée sur une marque ombrelle (« Avec l’Industrie ») et une signature (« On a un avenir à fabriquer »), la campagne se donne pour mission d’être un « catalyseur de valeurs » telles que l’engagement, le collectif, l’innovation, l’inclusion ou encore la fierté. Soulignant les difficultés de recrutement – 76 000 postes en moyenne non pourvus – Jean-Pierre Fine rappelle les atouts de l’industrie dans la chasse aux talents : « Les salaires sont en moyenne supérieurs de 15 % à ceux des autres secteurs et nous proposons des perspectives de carrière. Il faut réduire les écarts de perception entre la réalité et ce que les Français pensent de l’industrie. »

Comment évaluer l’impact de la campagne ? Au-delà des KPI utilisés habituellement pour mesurer l’impact des campagnes de communication (nombre de connexions, rediffusion sur les réseaux, etc.), Jean-Pierre Fine reconnaît que le juge de paix final sera bien la progression du nombre de recrutements. Une évaluation « au fil de l’eau » sera aussi effectuée pour mesurer l’évolution de la perception de l’industrie par les jeunes, les personnes en recherche d’emploi et les personnes en reconversion. « Cela permettra d’ajuster la campagne si nécessaire », estime Stéphanie Lagalle-Baranès.

À plus longue échéance, c’est une nouvelle perception de l’industrie et de ses métiers que l’Opco 2i espère installer dans le grand public, et ce, dès le plus jeune âge. « Nous voulons créer tout un mouvement durable qui suscite plus de vocations vers les classes scientifiques », résume Jean-Pierre Fine. Le trésorier de l’Opco 2i souligne en effet que les filières scientifiques n’attirent pas assez les femmes. Alors qu’elles constituent 50 % des effectifs de ces filières au lycée, elles ne représentent plus que 25 % des élèves dans l’enseignement supérieur. Se voulant résolument optimiste sur les résultats de cette campagne inédite, il estime qu’il y a « tout lieu de penser que ce sera relativement efficace ».

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins