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De plus en plus de "techies" russes prennent un aller simple pour sortir du pays

Emploi & mobilité | publié le : 13.03.2022 | Lys Zohin

Rossiya Airlines Boeing 737-800

Les professionnels de la tech sont de plus en plus nombreux à partir de Russie – avec un aller simple – par crainte de l'effet des sanctions occidentales, qui pèsent déjà sur l'économie, mais aussi la peur, pour certains jeunes hommes, d'être envoyés au front, et pour tous, le refus d'accepter les restrictions pour l'accès à Internet. Ils partent pour Istanbul ou Belgrade ou rejoignent Chypre, là où des communautés russes existent déjà, mais d'autres tentent de rallier les États-Unis ou l'Inde, en quête d'une vie professionnelle et personnelle plus prometteuse. Déjà, les sanctions financières imposées à la Russie pénalisent largement les sociétés de la tech, qui travaillaient essentiellement à l'international, pour des géants tel Apple et Microsoft. Ces derniers ont interrompu leurs activités sur place, tandis que d'autres entreprises ont purement et simplement annulé les contrats qu'elles avaient avec des firmes russes. En outre, les salariés ont du mal à se faire payer, en raison, là aussi, des sanctions financières. Et alors que l'une des plus grandes sociétés de la tech russe, Yandex, a récemment prévenu les investisseurs qu'elle risquait le défaut de paiement sur sa dette, le Kremlin vient d'adopter des mesures de soutien au secteur. Les impôts sur les revenus de ces sociétés, à 3 % auparavant, sont désormais à zéro. De quoi donner un peu d'oxygène ? Pas sûr. Si elles survivent, les sociétés de la tech russe vont vite se retrouver en pénurie de main-d'œuvre. Selon des témoignages parus dans la presse américaine, tous ceux qui peuvent télétravailler – et ils sont la majorité dans ce secteur – chercheraient à partir. Les autres étant "déprimés ou terrorisés"... Le secteur ne représente qu'1 % du PIB russe, selon les données fournies par l'École des hautes études en sciences économiques de Moscou en 2021, mais ces entrepreneurs servent souvent d'aiguillon au reste de l'économie en matière d'innovation. Un aller simple, donc, pour les techies, et un grand bond en arrière pour l'économie russe.

 

Auteur

  • Lys Zohin