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Salaires : peu d’augmentations, mais de fortes attentes

Salaires | publié le : 27.03.2023 | Gilmar Sequeira Martins

Salaires : peu d’augmentations, mais de fortes attentes

Salaires : peu d’augmentations, mais de fortes attentes

Crédit photo jirsak - Adobe stock

Le contexte inflationniste qui frappe plus particulièrement les denrées alimentaires donne un relief toujours plus accentué aux rémunérations. Publiée récemment, la dernière étude de Hays sur cette question le relève une fois de plus. Pour autant, la situation n’est pas exempte de paradoxes. Pour l’heure, force est de constater que beaucoup de demandes d’augmentations restent lettres mortes. Ainsi, en 2022, plus de 4 salariés sur 10 ont demandé à bénéficier d’une hausse de leur rémunération. Au final, à peine un cinquième (19 %) a obtenu gain de cause. Autre point déterminant de l’étude, 47 % des candidats n’envisagent pas d’obtenir une augmentation de leur salaire.

Faut-il pour autant s’attendre à une année calme sur cette dimension du dialogue social ? Rien n’est moins sûr, car l’inflation a déjà produit – et va encore produire – des effets qui pousseront les collaborateurs à voir leur salaire augmenter. La capacité à retenir les salariés en place va devenir primordiale. L’étude souligne la multiplicité des outils à la disposition de services des ressources humaines. Parmi les entreprises sondées, l’avantage le plus répandu est la mutuelle (42 %), suivie du travail flexible (40 %), des véhicules de société ou son corollaire, les indemnités kilométriques (31 %),  les titres-restaurants (29 %) ou les jours de congé supplémentaires (28 %).

Parmi tous ces points d’entrée possible, un facteur mérite une attention redoublée : l’attente croissante des collaborateurs de bénéficier d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Une large majorité d’entreprises (57 %) considèrent déjà qu’il s’agit de l’un des leviers les plus importants, à la fois pour fidéliser les collaborateurs, mais aussi pour attirer les meilleurs candidats. L’un des piliers de cet équilibre reste le télétravail. Un tiers des salariés (34 %) assure même que la suppression du mode d’organisation hybride et l’instauration d’un présentiel à 100 % les pousseraient à rechercher un poste ailleurs. Par ailleurs, le gain pour l’entreprise d’un tel revirement paraît bien mince, puisque près d’un quart des salariés (22 %) demanderait alors des horaires plus flexibles, ce qui ne manquerait pas de poser d’autres problèmes en matière d’organisation… Alors que le marché de l’emploi reste tendu, rien d’étonnant à voir la fidélisation constituer, pour un tiers des entreprises (33 %), un domaine d’investissement prioritaire. Près de 7 sur 10 (65 %) ont adopté un mode d’organisation hybride pour répondre aux aspirations de leurs collaborateurs et attirer des candidats. Si les augmentations ne sont donc pas légion, l’investissement consenti par les entreprises pour conserver leurs effectifs et l’étoffer est bien réel.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins