À la demande d'un actionnaire, le fonds d'investissement américain BlackRock a l'intention de faire procéder, en 2022, à un audit extérieur, afin de vérifier si ses activités ont pu donner lieu à des inégalités raciales, notamment en matière d'écart de revenus entre blancs et noirs, aux États-Unis. Dès 2016, Airbnb a été la première entreprise américaine à lancer un audit extérieur, après des plaintes de personnes de couleur s'estimant discriminées en matière de location de courte durée. De même,en 2018, après un incident dans un café, au cours duquel les employés avaient appelé la police parce que deux hommes noirs en attendaient un troisième avant de consommer, Starbucks a demandé un tel audit. A contrario, d'autres entreprises, comme Johnson & Johnson, par exemple, demandent à leurs actionnaires de voter contre ce genre d'initiative. De même, parmi les institutions financières, Goldman Sachs, Citigroup et Wells Fargo incitent leurs actionnaires à s'opposer à de tels audits, estimant qu'elles ont déjà pris des mesures pour contrer toute injustice raciale... Même chose pour Bank of America, qui considère qu'elle a fait des progrès en la matière et met en avant son engagement, pris en 2020, de dépenser un milliard de dollars en quatre ans pour lutter contre les inégalités raciales et de revenus. Par ailleurs, alors que certains investisseurs souhaitaient vérifier l'impact de différents produits d'Amazon – systèmes permettant de transmettre des informations, y compris celles contenant de la haine raciale, ou produits à base de reconnaissance faciale, mal conçus et qui ont du mal à identifier des profils noirs – le géant du e-commerce est allé jusqu'à demander au gendarme de la Bourse de bloquer ce genre d'initiative.