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Laurent Escure, Unsa : "Quatorze ans de modération salariale, ce n'est plus tenable"

Syndicat | publié le : 16.02.2022 | Lydie Colders

Salaires, pouvoir d’achat : une étude de l’Unsa confirme les fortes attentes des salariés et des fonctionnaires pour améliorer leur niveau de vie.

Booster le pouvoir d’achat et surtout les salaires sera l’enjeu central du prochain quinquennat, selon l’Unsa. D’après son étude publiée le 15 février 2022 avec BVA, menée auprès de 40 282 fonctionnaires et salariés (dont la moitié ne sont pas adhérents au syndicat, voire non syndiqués), le constat est sans appel : augmenter les salaires arrive en tête de leurs priorités (27,4 %), loin devant l’amélioration des conditions de travail (17,8 %) ou l’aménagement des fins des carrières (16,5 %). La pandémie, le retour de l’inflation et la hausse du carburant sont passés par là… D’ailleurs, pour améliorer leur pouvoir d’achat à long terme, 48 % des sondés plaident pour encadrer les prix de première nécessité et les loyers. Pour Laurent Escure, secrétaire général de l’Unsa, pas étonnant que la hausse des rémunérations revienne au galop en cette période de reprise : "Depuis la crise de 2008, cela fait quatorze ans que nous vivons la modération salariale. Aujourd’hui, avec la hausse des dépenses contraintes des ménages, cette situation n’est plus tenable". À l’approche de l'élection présidentielle, il juge comme d’autres syndicats que "le retour sur investissement des travailleurs va devenir un enjeu majeur". Et prévient : ce malaise "dure depuis longtemps et est susceptible de mener à une crise sociale, une colère froide, difficile à contrôler".

Minimum décent

Soulignant le blocage des NAO en entreprise, Laurent Escure en a profité pour lancer son message à l’attention du futur gouvernement : "On ne peut pas agir sans lever les salaires au plancher". Dégeler le point d’indice, augmenter le Smic et les minima des branches sont d’après lui indispensables. D’après les sondés, un salaire net de 1 789 euros par personne serait un minimum "décent", au moins 2 000 euros pour 23 % d’entre eux. Des sommes curieusement modestes, qui s’expliquent sans doute par une large représentation des agents du public dans l’enquête (63 %), le reste étant des salariés du privé.

Une image à redorer

En prenant le pouls des fonctionnaires et des salariés, l’Unsa affute sa stratégie. Reste que d’après l’étude, outre de fortes attentes en matière de rémunérations, atteste que les syndicats vont devoir réagir pour retrouver la confiance : 46,5 % des sondés veulent des élus "plus à l’écoute des préoccupations des salariés", communiquant davantage notamment, 40 % des syndicats moins politisés. L’Unsa, qui dit "chercher à développer un syndicalisme de services", y trouvera du grain à moudre. Dommage, en cette période électorale, le syndicat n’a pas posé la question centrale : les attentes des agents et salariés concernant le pouvoir des élus des CSE…

 

 

Auteur

  • Lydie Colders