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Un réseau de développement basé sur les compétences

Enquête | publié le : 11.05.2010 | E. S.

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Un réseau de développement basé sur les compétences

Crédit photo E. S.

Depuis douze ans, pour soutenir la création d’emplois sur les territoires où elles sont implantées, de grandes entreprises mettent à disposition des PME leurs compétences via le réseau Alizé.

Quand, fin 2009, la société PPG France engage un PSE portant sur 228 postes, elle conclut avec l’Etat une convention de revitalisation dotée d’un fonds de près de 1,1 million d’euros. Si la majeure partie sert à subventionner les créations d’emplois et d’entreprises dans le bassin de Valenciennes, une fraction – 16 000 euros – doit financer vingt journées de conseil et d’expertise dans les PME du territoire, via le dispositif Alizé.

Soutenir les PME

Alizé, késaco ? Ce réseau pour l’Action locale interentreprises en zone d’emploi voit le jour il y a douze ans, à l’initiative de l’association Développement et emploi devenue, depuis, Astrées. Objectif : booster le développement endogène de l’emploi en soutenant, dans les territoires où Alizé est implantée, les projets de développement des PME. Soutiens financier – le réseau octroie des prêts à taux zéro et sans garantie, de 15 000 à 18 000 euros en moyenne – et technique. « Les acteurs locaux détectent les projets dans les PME ; les responsables de ces PME viennent ensuite les présenter devant un comité d’agrément composé des entreprises locales partenaires d’Alizé, détaille Michel Rouah, coordinateur national. Si le projet est jugé crédible, le comité accorde des journées de conseil et/ou des prêts, dès lors que la PME envisage de créer au minimum trois emplois sur trois ans. » En moyenne, chaque projet est porteur de 7 créations d’emplois.

Sur la vingtaine de bassins d’emploi couverts par une convention Alizé, 135 grandes entreprises du réseau (Areva, Vallourec, Schneider, Saint-Gobain Développement… mais aussi de grosses PME comme les Tricots Saint-James) mettent des salariés experts à disposition. Organisation de la production, politique commerciale ou marketing, GRH, création d’un site Internet, démarche qualité… les possibilités d’intervention sont diverses.

Potentiel de 530 créations d’emplois

Responsable RH d’un site de Vallourec et président du réseau dans le Valenciennois, Jean-Marie Gros est lui-même intervenu, comme d’autres ingénieurs et cadres de l’entreprise, notamment sur des projets liés à la sécurité au travail. « Entre 2004 et 2009, Alizé Valenciennes a soutenu une quarantaine de projets, en mobilisant 110 jours de compétences. A chaque fois interviennent 1 ou 2 salariés issus des entreprises partenaires. » Si l’on y ajoute les 270 000 euros d’avance remboursable octroyés sur la même période, le bilan de la structure – l’une des plus dynamiques du réseau national – atteint un potentiel de 530 créations d’emploi.

Ici, quinze grandes entreprises interviennent auprès d’une quarantaine de PME. A côté des autres poids lourds de la région (Alstom, Toyota, Bombardier…), des acteurs de la grande distribution (Leclerc, Leroy-Merlin…) ou encore de l’agroalimentaire (Super Diet, Soufflet Alimentaire) ont rejoint les rangs des entreprises partenaires, répondant à la volonté de son président de rendre le réseau « pluridisciplinaire ».

« Citoyenneté »

C’est que les projets aussi se diversifient. Ce qui monte ? Les demandes d’appui en compétences pour accompagner des projets RH (24 % des dossiers). Pour Jean-Marie Gros, participer à Alizé répond d’abord à un objectif de « citoyenneté », d’autant que, « dans le Valenciennois, les entreprises ont une tradition de solidarité entre elles. Et, pour les cadres, travailler avec les PME permet de découvrir un monde tout à fait différent. Il faut adapter son discours, il y a un effort pédagogique à faire ».

« En 2009, nous avons soutenu la création de 600 emplois sur une vingtaine de bassins, indique Michel Rouah. Avant la crise, ce chiffre tournait autour de 800 par an. » Depuis quelques mois, ajoute-t-il, « des entreprises rejoignent le réseau dans le cadre des conventions de revitalisation ». A Colmar, le 22 avril dernier, quatre groupes (Alcan Rhenalu, Liebherr, Timken, Mahle Pistons France) ont signé une convention commune devant servir à recréer 420 emplois, grâce à un fonds total de 1,376 million d’euros ; 30 % de ces fonds seront utilisés pour des actions pilotées par le réseau qui vient d’être créé pour l’occasion, sur ce bassin d’emploi.

Auteur

  • E. S.