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Les pratiques

La Lyonnaise des Eaux s’inspire du web 2.0 grand public

Les pratiques | publié le : 11.05.2010 | AURORE DOHY

Avec LIO.plaza, son nouveau réseau social d’entreprise, la filiale de Suez Environnement entend limiter les échanges de mails.

Les salariés de la Lyonnaise des Eaux adeptes de Facebook, de Netvibes, de Delicious(1) ou d’AlloCiné ne seront pas dépaysés. LIO.plaza, le réseau social lancé en juillet dernier par la filiale du groupe Suez Environnement (11 700 personnes), est doté des principales innovations technologiques de ces poids lourds du web 2.0. Pour pouvoir s’aligner sur ces nouveaux outils communautaires, la DSI de la Lyonnaise des Eaux a volontairement rompu avec les fondamentaux de la gestion de projet : « Plutôt que d’attendre l’expression du besoin et la rédaction d’un cahier des charges, ce qui engendre souvent un retard considérable avec les usages Internet du grand public, nous avons pris les devants, explique Fabrice Poiraud-Lambert, responsable du pôle collaboratif de la DSI. La Lyonnaise des Eaux est implantée sur 400 sites. En outre, son business model est en pleine mutation. Nous savions que la circulation et les échanges traditionnels de l’information dans l’entreprise n’étaient pas à la hauteur de ces enjeux. »

De la même façon, la DSI n’a pas souhaité attendre la fin du développement pour lancer l’outil, construit à partir d’une application BlueKiwi, une plate-forme en mode SaaS(2) qui permet aux entreprises de gérer les conversations et les réseaux internes. « Mis en service avec 30 % de son potentiel, LIO.plaza s’enrichit en permanence de nouvelles fonctionnalités, précise Fabrice Poiraud-Lambert. C’est une bonne façon de faciliter l’appropriation des utilisateurs et d’éviter la lassitude. »

Une des principales ambitions de la nouvelle plate-forme, accessible depuis l’intranet, est de limiter les échanges de mails. « Dans son usage professionnel, le mail a atteint ses limites : qui reprend les informations contenues dans la message-rie de quelqu’un qui quitte l’entreprise ?, interroge Fabrice Poiraud-Lambert. LIO.plazza permettra de restreindre son usage aux communications formelles avec les partenaires de l’entreprise et les clients, ainsi qu’aux notifications émises par la plate-forme. »

Détection de talents

En donnant aux salariés la possi-bilité de publier des informations personnelles sur leur profil, LIO.plazza devrait également créer les conditions favorables à une gestion plus fine des ressources et des compétences. « Nous espérons aussi que l’outil nous permette de déceler des talents de communicants chez certains collaborateurs dont ce n’est pas le métier de base, ajoute Fabrice Poiraud-Lambert. Ces talents pourront être mis à profit ultérieurement, à destination des publics externes, cette fois. »

Neuf mois après son lancement, LIO.plaza totalise 3 500 publications, 850 commentaires et 58 000 pages vues ; 850 membres – soit 14 % de l’effectif cible – sont aujourd’hui regroupés dans 19 communautés. Certaines d’entre elles existaient déjà sous une autre forme. C’est le cas de la direction commerciale, actuellement une des plus importantes numériquement. D’autres se sont constituées spontanément autour d’un “utilisateur clé”, collaborateur susceptible de diffuser de l’information. Le directeur de la veille stratégique anime ainsi une nouvelle communauté dont l’audience atteint la direction générale. Estimant qu’il aurait été contre-productif d’inscrire d’office les 6 000 collaborateurs identifiés comme membres potentiels, la DSI a privilégié une montée en puissance progressive au fur et à mesure que l’outil apporte la preuve de son efficacité. Chaque salarié convaincu doit donc faire une demande expresse d’inscription.

Egalement séduit, le groupe Suez Environnement (35 000 salariés) a récemment annoncé son souhait d’adopter à son tour l’outil.

(1) Site permettant de partager ses marque-pages Internet et de les classer selon le principe du nuage de mots-clés.

(2) Software as a Service.

Auteur

  • AURORE DOHY