Préparant la mobilisation du 27 mai sur le thème des retraites, l’intersyndicale CGT, CFDT, CFTC, FSU, Unsa, Solidaires, sait qu’elle joue gros : un échec et le gouvernement aura d’autant moins de mal à introduire les mesures auxquelles elle s’oppose – un important allongement de la durée de cotisation et un recul de l’âge légal – dans le projet de loi de réforme prévu pour juillet prochain. Le document d’orientation qui a été remis aux partenaires sociaux le 16 mai est trop flou pour donner un motif précis de mobilisation, en particulier en ce qui concerne un âge de départ ou une durée de cotisation.

« Ils vont agir sur les deux leviers en même temps », annonçait pourtant Bernard Thibault le 19 mai, à la sortie de son entrevue avec Eric Woerth, le ministre du Travail. Celui-ci a rencontré également, la semaine dernière, le Medef, la CGPME et la CFDT lors de réunions bilatérales.

Le 18 mai, ce sont des DRH de grandes entreprises qu’il avait invités à une table ronde rue de Grenelle, afin de traiter de l’amélioration de l’emploi des seniors, qui constitue l’un des 14 engagements du document d’orientation du gouvernement. Les patrons des RH conviés au ministère ont signé des accords ou mis en place des politiques ambitieuses dans ce domaine (Casino, Arcelor-Mittal, Rhodia, GDF Suez, Areva, PPR, Vinci, Safran, Veolia et La Banque postale).

Mais, selon un participant, il a été aussi beaucoup question de la pénibilité du travail, que le gouvernement s’est engagé à prendre en compte dans la réforme à venir. Les DRH ont notamment plaidé pour une mutualisation de la prise en charge entre entreprises ou secteurs diversement affectés.