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Le système d’évaluation de GE contesté en justice

L’actualité | publié le : 29.06.2010 | V.L.

Les représentants des salariés de General Electric Medical Systems contestent devant le juge la légalité de leur système d’évaluation, qu’ils considèrent trop subjectif et générateur de stress.

Le 1er juillet, la CGT, FO et le CHSCT de General Electric Medical Systems (GEMS, 1 900 salariés en France) demanderont au TGI de Versailles de déclarer illicite le système d’évaluation individualisée des performances imposé par leur entreprise. « Nous voulons créer une jurisprudence en la matière », indique Jocelyne Chabert, déléguée CGT. « General Electric définit majoritairement ses critères sur le comportement, l’adhésion aux valeurs de l’entreprise, et non sur le travail réalisé », explique David Métin, l’avocat des représentants des salariés.

Parmi les valeurs, on trouve : la curiosité, la passion, la responsabilité, l’engagement et l’ouverture d’esprit. L’évaluation prévoit en outre des « compétences pour la croissance », à savoir ouverture sur l’extérieur, clairvoyance, imagination, capacité à fédérer, expertise, « en faisant toujours preuve d’une intégrité sans faille ».

« Pour bien noter quelqu’un, il faut mal noter un autre salarié, c’est un jeu macabre et très malsain, dénonce Jocelyne Chabert. C’est General Electric qui a inventé le forced ranking*. Le système a pour objectif de gérer la masse salariale. »

Cinq niveaux d’appréciation sont retenus : non satisfaisant, perfectionnement nécessaire, pleinement satisfaisant, excellent, exemplaire. Au bout de trois notes consécutives “non satisfaisant”, un salarié risque d’être licencié pour insuffisance professionnelle.

Tenir compte du travail réel

Ce nouveau système d’évaluation avait déjà fait l’objet d’un rapport d’expertise du cabinet Isast, rendu en septembre 2009, préconisant de « tenir compte du travail réel », « d’évaluer les aptitudes professionnelles et non les comportements », de « supprimer les facteurs encourageant les logiques concurrentielles et ce qui porte atteinte à l’intégrité morale des salariés ». Les experts pointaient aussi des problèmes d’irritabilité, des troubles du sommeil et de l’alimentation.

De plus, il fallait, selon eux, découpler les aspects salariaux de l’évaluation. Dans la foulée, les élus du CHSCT avaient émis, à l’unanimité, un avis négatif sur ce système. L’instance judiciaire étant en cours, la direction n’a pas souhaité s’exprimer sur le dossier.

* Consiste à classer les salariés en fonction de leur adhésion aux valeurs de l’entreprise et à déterminer préalablement aux entretiens d’évaluation un pourcentage de salariés qui devront recevoir certaines notes.

Auteur

  • V.L.