logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

Les cadres, fidèles par nécessité

L’actualité | publié le : 29.06.2010 | ÉLODIE SARFATI

Contraints à l’immobilisme par la crise, très peu de cadres ont changé d’entreprise en 2009, selon l’Apec. Un sondage réalisé pour le Conseil d’orientation pour l’emploi montre que les salariés n’en aspirent pas moins au changement.

Pas facile de changer d’entreprise dans un marché de l’emploi sinistré : en 2009, la mobilité externe des cadres a fortement diminué, selon une enquête de l’Apec publiée le 24 juin. Seuls 5 % d’entre eux ont changé d’entreprise contre 8 % l’année précédente. Il faut remonter au début des années 2000 pour retrouver un tel niveau, souligne l’étude.

La baisse des recrutements a « diminué les opportunités d’évolution professionnelle et les cadres sont plus prudents. Ils sont aussi moins nombreux qu’auparavant à changer d’entreprise sans connaître une période de chômage », analyse le président de l’Apec, Eric Verhaeghe.

Progression des licenciements

Parmi les cadres qui ont changé d’employeurs, seuls 3 % ont évité la case chômage. Deux fois moins qu’en 2008. Un phénomène dû au fait que les changements contraints, c’est-à-dire liés à des licenciements, ont progressé. Ils ont aussi concerné les cadres les plus âgés.

Pour autant, cet immobilisme masque un désir de changement, d’après le sondage TNS Sofres pour le Conseil d’orientation pour l’emploi publié le 22 juin : 54 % des salariés envisagent de changer d’emploi, de poste ou de fonction dans les cinq prochaines années, les jeunes et les cadres ayant davantage la bougeotte que les ouvriers et les seniors. Parmi eux, 32 % prévoient de changer de fonction en restant dans la même entreprise. Mais ils sont tout de même 57 % à vouloir changer d’employeur. Il faut dire que la crise génère avant tout tensions et frustrations : 65 % des personnes interrogées lui imputent la dégradation de leurs conditions de travail, et 59 % une perte de rémunération. Et pour l’instant, c’est surtout le manque d’opportunités (63 %) qui freine les évolutions.

Un important turn-over à venir

La reprise devrait donc s’accompagner d’un turn-over important, prédit Eric Chauvet, directeur adjoint de département à TNS Sofres : « La crise freine la mobilité à court terme et l’encourage à moyen terme. »

Auteur

  • ÉLODIE SARFATI