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La propreté « verdit »

Enquête | publié le : 31.08.2010 | V. Q.

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La propreté « verdit »

Crédit photo V. Q.

Près de 200 entreprises du secteur de la propreté forment leurs salariés ; certaines renouvellent leur offre commerciale.

Les entreprises de propreté sont de plus en plus interrogées par leurs clients et donneurs d’ordre sur leurs engagements en matière d’environnement. « Nos clients sont souvent engagés dans des démarches de développement durable. Pour répondre à un appel d’offre, il ne suffit plus de dire ce que l’on fait, mais de le prouver. Des actions concrètes et des indicateurs sont indispensables », indique Stéphanie Hirtz, chargée de mission à la Fédération des entreprises de propreté (FEP). La FEP a lancé il y a dix-huit mois pour ses adhérents un programme d’accompagnement au développement durable, dont la partie environnement est financée par le programme européen Life +. Des consultants ont aidé 180 chefs d’entreprise à établir un plan d’actions, l’encadrement a ensuite été formé. A la rentrée 2010 commence la sensibilisation du personnel de terrain. Sur le volet environnement, les entreprises peuvent piocher parmi 23 actions à mettre en œuvre. Leur point commun : elles transforment les pratiques. Qu’il s’agisse d’utiliser de nouveaux matériels ou de nouveaux produits, d’apprendre à trier les déchets ou de détecter les micro-fuites chez les clients, l’impact sur l’activité des salariés est important. « Une autolaveuse à base d’eau ionisée n’utilise pas de détergent ; certains produits écolabellisés n’ont pas d’odeur : cela déconcerte les salariés et implique un changement d’habitudes important », témoigne Mathieu Boullenger, Pdg de l’entreprise Plus que Parfait (160 salariés), en Seine-Saint-Denis. La formation ne suffit pas : « Il faut faire adhérer, réexpliquer pourquoi on fait cela. Je m’appuie sur les syndicats que j’associe au plan d’action et évoque les risques de l’inhalation des produits non écologiques sur la santé », indique-t-il. Conscient des difficultés que pourraient rencontrer les salariés dans la mise en œuvre des écogestes, il mettra à leur disposition en 2011 un système de fiches de réclamation.

Réaliser des économies grâce au bilan carbone

Chez Neova, une entreprise de 450 personnes dans le Val-de-Marne, le plan de formation des salariés va s’étaler à partir de la rentrée sur au moins un an, suivi de formations récurrentes. Mais, d’ores et déjà, le plan d’action a été bien accepté par l’encadrement intermédiaire et les chefs d’équipe. Sans doute, estime le Pdg, Philippe Jouanny, « parce que les salariés y ont vu leur intérêt, pour eux et pour l’entreprise ». Il faut dire que le volet social du plan de la FEP est imposant (actions sur la parité, la qualification des salariés, l’insertion des jeunes et des handicapés, la prévention des TMS, etc.).

Dans cette entreprise, les agents d’entretien ne seront pas les seuls à changer leurs pratiques. Les commerciaux vont intégrer à leur offre trois “packs développement durable”, du basique au plus sophistiqué. Ce dernier comprendra notamment le bilan carbone de l’activité de Neova sur le site de l’entreprise. Avec, bien sûr, un surcoût à négocier avec les clients.

« Une offre développement durable nous permet de nous différencier. Il conforte le client dans l’idée que nous sommes une entreprise performante. Par ailleurs, en contrepartie du surcoût du contrat, nous pouvons réduire les consommations chez le client », indique Philippe Jouanny. Reste à se doter d’indicateurs pour mesurer les économies, ce qui est à l’étude. Ambitieux, le programme de la FEP s’est doté d’un comité consultatif des parties prenantes pour mieux le suivre et l’évaluer. Syndicats, fournisseurs, clients, experts et pouvoirs publics – le ministère de l’Ecologie, notamment – y siègent. Présidente du comité, Laurence Acerbo voit dans ce programme l’occasion « de faire évoluer en profondeur les pratiques aussi bien dans la profession que chez la clientèle ».

ENTREPRISES DE PROPRETÉ

• Effectif : 420 000 salariés, dans 17 167 entreprises en France.

• Chiffre d’affaires : 10 milliards d’euros.

Auteur

  • V. Q.