E & C : Assiste-t-on à un “passage au vert” des métiers dans l’entreprise ?

S. D. : Après une première phase pendant laquelle les directions du développement durable n’étaient guère prises au sérieux, on constate aujourd’hui que leur travail de sensibilisation auprès des différentes directions de l’entreprise a porté ses fruits. Celles-ci intègrent la problématique environnementale dans leur métier de façon plus approfondie.

Les fonctions achats et marketing sont les plus impactées, avec les clauses environnementales des contrats avec les fournisseurs et l’élaboration de nouveaux produits. Mais cela concerne aussi des fonctions qui étaient jusqu’à présent déconnectées de ces sujets. Les systèmes d’information sont ainsi au cœur des projets sur l’évaluation des produits et des fournisseurs dans la grande distribution. Quand une entreprise fait son bilan carbone, elle s’appuie, dans le pilotage des indicateurs, sur la comptabilité.

E & C : Comment les directions des RH se positionnent-elles ?

S. D. : Beaucoup de projets, pourtant bien avancés, tournent court faute de formation pour intégrer dans les métiers les problématiques d’environnement. Il faudrait des formations techniques et opérationnelles. Or, souvent, les DRH – et les budgets – ne suivent pas ou se contentent de formations légères de sensibilisation. Mais ce n’est pas la seule problématique RH à ne pas être traitée. Prenons le cas de l’intégration du dévelop­pement durable dans la fonction commerciale : il fau­drait mettre en place des systèmes d’objectifs plus sophistiqués, autres qu’éco­nomiques. Là aussi, les RH ont soit du mal à suivre, soit ne sont pas du tout pro-actives sur le sujet.