Fin 2008, Mécabourg, groupement d’entreprises de l’Ain(1), demande au cabinet de consultants Ducousso Conseil de réaliser un diagnostic santé-sécurité au travail dans certaines de ses entreprises, surtout des PME qui, depuis quelque temps, font “remonter” auprès de la médecine du travail un certain désarroi dans la gestion des démarches santé et sécurité, en particulier dans le traitement du document unique.

Mécabourg engage avec le cabinet un plan d’actions sur la prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail. Treize entreprises, très différentes par leur taille (de 30 à 200 salariés), et par leurs domaines d’activité, adhèrent au projet. Plusieurs entrent dans le plan d’actions début 2009, d’autres en 2010, sachant qu’une année s’écoulera entre le diagnostic et la mise en œuvre. Mais déjà, des lignes de force se dégagent. Pour chaque entreprise, un consultant intervient 5 jours ; 80 % du budget (environ 1 000 euros par jour) sont pris en charge par le Fonds pour l’amélioration des conditions de travail (Fact).

« Nous partons de l’évaluation des risques – démarche obligatoire – pour arriver à ce que l’entreprise soit autonome en matière de prévention », souligne Frédéric Laroche, directeur de Mécabourg : « C’est très important de faire naître un nouvel état d’esprit, qui s’acquiert par l’apprentissage, l’acquisition, l’instauration d’une culture 5S », une technique japonaise de management(2) visant à l’amélioration continue des tâches effectuées dans les entreprises. A ce stade du projet, de multiples mesures sont prises : en manutention, le remplacement d’élingues et de sangles ; la création d’un service maintenance pour prévenir les pannes et l’usure ; l’identification de produits chimiques dangereux et leur substitution par des produits moins nocifs ; la création d’un poste de technicien méthode pour intégrer les exigences de sécurité au processus de travail.

Le second volet de l’accompagnement des entreprises concerne la sensibilisation et la formation de l’encadrement, et l’implication des opérateurs eux-mêmes. Frédéric Laroche en est certain : « La réussite est venue de la qualité des consultants et du travail en collaboration de la direction et des opérateurs, acteurs de cette démarche. Cet investissement à tous les échelons est un gage de pérennité. » De plus, des “causeries sécurité”, réunions de dix à vingt minutes avec le personnel sur la sécurité dans les entreprises engagées dans ce plan, sont organisées régulièrement.

Par ailleurs, chaque semestre, un comité de pilotage (Mécabourg, Cram, médecine du travail, Direccte, représentants des salariés ou organisations syndicales, Aravis-Anact) fait le point avec les consultants sur les actions accomplies et celles à enclencher ou à poursuivre. En novembre, une conférence présentera un bilan à toutes les parties, avec des témoignages d’entreprises, dans l’objectif de diffuser les bonnes pratiques.