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Enquête

Un prérecrutement sur mesure

Enquête | publié le : 21.09.2010 | LYDIE COLDERS

A la recherche de flexibilité, le fabricant de puces électroniques s’appuie sur un prestataire en recrutement pour tester ses futurs opérateurs.

Comme d’autres industriels, Altis doit faire face à une fluctuation importante d’activité et à des réductions de personnel. Sommée de faire des efforts de “productivité”, cette filiale d’IBM et d’Infineon Technologies a réduit ses équipes et développé, depuis dix ans, une politique d’embauche temporaire (intérim ou CDD) en production. Problème : avec les fluctuations du carnet de commandes, l’entreprise, qui emploie 1300 salariés en CDI dans son usine de Corbeil-Essonnes (91), doit pouvoir recruter en un temps record : « Selon les années, nous devons embaucher entre 80 et 300 opérateurs en l’espace de trois ou quatre mois. Or, avec 4 personnes au service RH, nous n’avons pas les moyens d’absorber une telle charge de travail », explique Franck Bermond, directeur emploi-formation d’Altis. Pour se décharger, le fabricant de puces électroniques a décidé d’aller plus loin que le simple recours à l’intérim : depuis dix ans, il confie l’organisation de journées de recrutement et de tests d’aptitude à Adjust HR, filiale d’Adecco spécialisée dans l’externalisation du recrutement.

Tests adaptés

« Nous voulions harmoniser nos procédures. Adjust HR disposait de tests psychotechniques qui nous intéressaient. Nous les avons retravaillés ensemble pour en faire un premier filtre à l’embauche, commun à l’ensemble des candidats », ajoute Olivier Plou, responsable du recrutement des personnels non cadres.

Le prestataire se charge ainsi de centraliser les candidatures des différents réseaux (interne, agences d’intérim, Pôle emploi), de planifier des journées de recrutement dans les bureaux d’Altis, et de mettre en place ponctuellement des équipes de consultants psychologues du travail pour tester les candidats en entretien. En fin de journée, les heureux reçus passent un entretien d’embauche classique avec les RH d’Altis. « Nous n’exigeons pas de diplôme particulier, en revanche nous avons besoin d’opérateurs très méticuleux pour travailler en salle blanche. Avec ces tests, nous sommes certains que tous, quelle que soit leur provenance, présentent ces qualités », se satisfait Franck Bermond.

Gain de temps non négligeable

Autre gain, non négligeable, le temps passé à recruter a été largement optimisé : en moyenne, une journée de présélection (15 à 20 candidats) se solde par cinq embauches d’opérateurs. L’opération serait même financièrement rentable, selon le DRH. Même si le contrat avec Adjust HR (aujourd’hui à durée interminée) a un coût, Franck Bermond assure qu’entre les moyens humains qui lui seraient nécessaires en interne et l’exigence de qualité de recrutement, l’entreprise est « gagnante à sous-traiter une partie de son recrutement ».

« Une logique de partenariat »

Toutefois, elle se refuse à parler d’externalisation : « Nous avons délégué la passation de tests, mais nous choisissons les candidats et conservons la décision du recrutement. Les opérateurs sélectionnés par les RH doivent rencontrer leurs futurs managers avant toute embauche », nuance Olivier Plou. Le fabricant évoque davantage « une logique de partenariat » à long terme lui permettant de conserver un maximum de souplesse dans ses recrutements.

ALTIS

• Activité :fabrication de semi-conducteurs pour l’informatique et les télécoms.

• Effectifs : 1 300 salariés.

• Chiffre d’affaires 2009 : 160 millions d’euros.

Auteur

  • LYDIE COLDERS