A l’instar de France Télécom-Orange, Allianz s’est fixé un objectif de mixité parmi ses dirigeants. L’assureur veut parvenir à une proportion de 30 % de femmes parmi les 250 cadres dirigeants, contre 22 % actuellement en France. Mais, à l’inverse de France Télécom, l’assureur ne s’est pas donné d’échéance. « Le programme “women in leadership” concerne tous les pays dans lesquels nous sommes présents. Or ils ne sont pas tous aussi avancés. Aussi, nous devions choisir entre une échéance commune mais des objectifs par pays, ou un objectif commun mais sans échéance », explique Hervé Gloaguen, en charge de l’unité fonctions centrales et activités groupe, qui regroupe notamment la communication et les RH. Signe de l’importance du dossier, Allianz en a confié la gestion à un membre du comex d’Allianz France – Hervé Gloaguen – qui se situe, de ce fait, au-dessus du DRH.

Cet objectif mondial, « ambitieux, mais plus réaliste que la parité », a été fixé il y a environ un an par l’instance en charge des questions de diversité à Allianz, le global diversity council, principalement autour d’un argument économique : « Ne pas être en phase avec la société qui nous entoure pourrait être nuisible à notre activité », explique Hervé Gloaguen, qui évoque également une « anomalie statistique », dès lors que la moitié des 12 000 salariés français sont des femmes, mais moins d’un quart des cadres dirigeants. En revanche, il ne pense pas que “women in leadership” puisse avoir des répercussions sur les inégalités – notamment salariales – du reste des collaborateurs : « Dans l’encadrement supérieur, il y a un problème de mixité, mais pas vraiment d’écart de salaires ; c’est l’inverse sur l’ensemble des salariés : on ne peut donc pas jouer sur les mêmes leviers. »

Hervé Gloaguen a pris plusieurs mesures concrètes. D’abord, il a mis en place un mentorat des jeunes cadres à potentiel. Des femmes sont systématiquement présentes, soit comme mentors, soit comme mentorées. Par ailleurs, les cabinets de recrutement qui travaillent pour Allianz doivent maintenant toujours présenter « au moins une femme » parmi leurs candidats. Enfin, à partir de 2011, l’assureur organisera, comme le fait déjà son siège à Munich, des conférences dans lesquelles des femmes cadres supérieures interviendront devant un parterre de 100 à 200 femmes.

Il est pour l’heure trop tôt pour tirer un bilan de ces actions dont Hervé Gloaguen aimerait, « à titre personnel », qu’elles permettent d’atteindre les 30 % « en 2013 ou 2014 ».

• Activité : assureur.

• Effectif France : 12 000 salariés.

• Chiffre d’affaires France : 10,7 milliards d’euros en 2009.