Un chiffre d’affaires en recul de 23 % pour les cabinets de recrutement, de 25 % pour les entreprises de travail temporaire (ETT), et de 31 % pour les cabinets de chasse de têtes : 2009 a été une “annus horribilis” pour toute la filière du recrutement, constate le cabinet d’analyse stratégique Precepta, dans une étude publiée le 20 octobre. Il semble cependant que le secteur a fini de toucher le fond : « En 2010, l’activité va repartir », estime Thomas Roux, directeur du pôle services aux entreprises. Il précise toutefois qu’il faudra attendre 2012 pour retrouver un niveau d’activité comparable à celui d’avant la crise.

A terme, Thomas Roux prédit « des crises de plus en plus nombreuses, rapprochées et violentes ». D’où l’urgence, pour la filière, de se « redéployer sur des activités moins cycliques ou contra-cycliques ».

Ainsi, les ETT « devront aller chercher la croissance et les marges en dehors de leur cœur de métier », du côté de l’intérim spécialisé, du recrutement permanent (un virage qu’elles ont déjà pris), du placement des chômeurs et des marchés publics.

Quant aux cabinets de recrutement, ils auront à relever deux défis : convaincre les entreprises françaises d’externaliser davantage leur recrutement (25 % actuellement), et s’impliquer plus franchement dans le conseil.

Finalement, ce sont les cabinets de conseil RH qui apparaissent les mieux positionnés : leur offre diversifiée leur permet d’absorber les variations conjoncturelles. Pour eux, l’enjeu est dès lors d’ériger « de solides barrières à l’entrée pour contrer les nouveaux entrants potentiels ».