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Une convergence d’intérêts

Enquête | publié le : 07.12.2010 | M. K.

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Une convergence d’intérêts

Crédit photo M. K.

A Logica, le télétravail est d’abord une demande des salariés et de leurs représentants, mais la direction y trouve aussi son compte : fidélisation des collaborateurs, gains de productivité et économie de bureaux en période de croissance.

Logica France, société de 9 000 personnes spécialisée dans le conseil aux entreprises, l’externalisation et l’intégration de systèmes informatiques, a signé en septembre 2010 un accord sur le télétravail réclamé depuis des années par les syndicats. Le nouveau Pdg, Jean-Marc Lazzari, plutôt favorable, avait bien perçu les avantages du télétravail et accepté l’ouverture de négociations. « L’enquête annuelle de satisfaction des salariés faisait ressortir des attentes sur la qualité de vie au travail, indique Amaury Houdart, DRH. Le télétravail est donc avant tout un moyen de fidéliser nos salariés, ce qui évite les coûts liés au turn-over. » C’est aussi, à plus long terme, un moyen de réduire les frais immobiliers : « En Angleterre, la maison mère a réalisé 30 % d’économie sur l’immobilier grâce au télétravail », rappelle la CGC.

Bureaux partagés

La direction des RH nuance : elle n’entend pas se défaire de ses locaux, mais, en période de forte croissance de ses effectifs – 1 400 embauches en 2010 –, le télétravail lui évitera d’acquérir des mètres carrés supplémentaires dans les années à venir, ce qui constitue bien une économie : « Une partie de nos salariés qui passent du temps chez les clients occupent déjà des bureaux partagés en open space, explique Amaury Houdart. Avec le télétravail, nous réfléchissons à un système de réservation de bureaux. » L’entreprise estime qu’un quart des salariés pourraient être intéressés par le télétravail. Se pose alors la question de la réversibilité. « Nous avons insisté pour que l’entreprise garde un nombre de bureaux suffisant, permettant un roulement et des retours sur site pour certaines missions », précise Arnaud Degroise, délégué CFDT. L’accord prévoit en effet que le télétravail se négocie avec le manager et le client avant chaque nouvelle mission. « Puisqu’une partie des prestations s’effectue directement chez les clients, nous devons leur expliquer notre démarche et savoir quelle présence minimale ils souhaitent dans leurs locaux », indique le DRH.

Test pilote

D’autres prestations, comme la gestion des paies, s’effectuent dans les locaux de Logica. Or le test pilote, réalisé en amont de la négociation avec une centaine de salariés, dont une partie de la DRH, a été positif puisque les clients n’ont pas remarqué que les gestionnaires de paie étaient en télétravail.

Ce test pilote a fait ressortir un autre avantage du télétravail : des gains de productivité. « On s’est aperçu que nos 50 salariés en télétravail étaient légèrement plus rapides dans la réalisation des programmes informatiques. Nous envisageons en moyenne un gain de 3 % de productivité », ajoute le DRH. Ce point est source d’inquiétude pour la CGC et la CGT, qui craignent une trop forte pression sur les télétravailleurs, même si, selon l’accord, « la charge de travail doit être identique » à celle des autres salariés.

Enfin, autre intérêt pour l’entreprise, le télétravail ne lui coûtera pas très cher. Les télétravailleurs seront indemnisés à hauteur de 30 euros par mois pour l’abonnement Internet et peuvent se faire rembourser des achats de mobilier de bureau à hauteur de 200 euros tous les trois ans. « L’indemnisation est réduite au strict minimum, et nous espérons renégocier dans un an, mais l’essentiel pour nous était d’abord que la direction autorise le télétravail », explique le délégué CFDT.

Diagnostic électrique préalable

→ Le texte de l’accord signé par tous les syndicats prévoit du télétravail uniquement à la demande du salarié pour un maximum de quatre jours par semaine, formalisé par un avenant au contrat de travail. Les modalités – nombre de jours, plages horaires de travail – sont définies par le manager pour chaque salarié.

→ L’accord prendra effet début 2011, après réalisation du diagnostic électricité. Logica fait procéder à un diagnostic sur la conformité de l’installation électrique au domicile des salariés qui demandent le télétravail, ce qui a retardé la mise œuvre de l’accord.

LOGICA

• Effectif : 9 000 salariés.

• Salariés potentiellement intéressés par le télétravail : plus de 2 000 (estimation de la direction).

• Chiffre d’affaires France 2009 : 886 millions d’euros.

Auteur

  • M. K.