logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

Avis de fort stress sur les cadres

L’actualité | publié le : 14.12.2010 | CATHERINE DE COPPET

Jamais les cadres n’avaient jugé leur travail aussi stressant, depuis sept ans que la CFE-CGC publie son baromètre stress. Le tout sur fond de complexification des conditions de travail.

Une note de stress globale jamais atteinte : avec 6,4 en moyenne donnée par les 1 045 cadres interrogés, le 15e baromètre stress de la CFE-CGC, rendu public le 9 décembre, envoie de nouveaux signaux négatifs concernant les risques psychosociaux. Les différents symptômes de stress liés au travail sont ressentis plus fréquemment, avec en tête la crispation (70 %), suivi du découragement (54 %), du mal de dos (47 %) et des maux de tête (40 %). Les cadres sont toujours nombreux à manifester des troubles du sommeil (64 %) en raison de leur travail, mais dans une proportion légèrement inférieure à octobre 2009 (70 %). Et malgré les incitations à négocier sur les risques psychosociaux, près de 8 répondants sur 10 estiment que le stress n’est pas pris en compte par leur entreprise.

Augmentation de la charge de travail

Les autres voyants dans le rouge concernent les conditions de travail. Davantage de cadres déclarent que leur charge de travail est plus lourde qu’il y a quelques années : 77 %, contre 72 % en juillet dernier et 70 % en octobre 2009. Neuf sur dix ont en outre souvent le sentiment de devoir travailler trop vite, 6 sur 10 estimant également disposer d’un temps insuffisant pour accomplir leur travail. Des chiffres à nuancer : la majorité des répondants estime que les objectifs fixés par leur hiérarchie sont réalistes et qu’ils ont les outils et l’autonomie nécessaires à leur travail.

Droit à la déconnexion

Le baromètre pointe un autre facteur de stress indirect : les nouvelles technologies. Ordinateurs, téléphones portables et autres Blackberry(r), de plus en plus fournis par les entreprises, impliquent des temps de réponse toujours plus courts pour 87 % des cadres interrogés, mais aussi un volume plus important d’informations à traiter (84 %) et de tâches à réaliser en dehors des horaires ou du lieu de travail (80 %). Au point qu’entre 3 et 4 personnes sur 10 ont le sentiment de ne pas avoir le droit de se déconnecter en congé, le week-end ou en soirée.

L’organisation syndicale envisage désormais de réclamer un « droit à la déconnexion » en dehors des heures de travail, ou à tout le moins un paiement des heures supplémentaires. « Nous nous inspirons d’une action en justice en cours aux Etats-Unis, précise Bernard Salengro, secrétaire national de la CFE-CGC. Nos juristes travaillent actuellement sur cette question, pour que le droit à la déconnexion devienne un sujet de négociation à part entière dans l’entreprise. »

Auteur

  • CATHERINE DE COPPET