logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

Les préretraites Renault sous l’œil de Grenelle

L’actualité | publié le : 14.12.2010 | C. L.

Le projet de départs anticipés visant 3 000 salariés déclenche l’hostilité du ministère du Travail.

Le plan de départs anticipés de Renault* n’est pas encore finalisé qu’il fait déjà des vagues. Les syndicats n’y sont pour rien : l’attaque provient du ministère du Travail, qui considère d’un très mauvais œil le projet du constructeur automobile, susceptible de concerner 3 000 salariés et dévoilé un mois après la publication de la réforme des retraites. Chargée de décortiquer le texte, la Direction générale du travail pourrait avoir trouvé la faille. Le plan à l’étude prévoit en effet que ses bénéficiaires devront s’engager à prendre leur retraite dès que possible, ce qui pourrait être assimilé à une mise à la retraite d’office, désormais interdite avant 70 ans. Selon une spécialiste du droit social, tout est une question de formulation. Il devrait ainsi suffire à Renault de mettre en avant le volontariat des seniors pour entrer dans ce dispositif.

Ces derniers seront retraités avant 62 ans, alors même qu’ils sont en incapacité de 10 % et non de 20 % comme le prévoit la réforme des retraites. Toute la question est désormais de savoir si le gouvernement va s’acharner sur une entreprise (dont il est actionnaire) alors qu’elle prend en considération des critères de pénibilité comme le travail posté, dont l’impact sur l’espérance de vie est connu.

Négociations à venir

Les critères définitifs de départ doivent de toute façon être encore explicités, selon Alain Mas, délégué syndical central adjoint CGT de Renault, qui précise que, pour l’heure, la négociation à proprement parler n’a pas démarré. « Si nous considérons positive la prise en compte de la pénibilité, nous entendons qu’elle devienne pérenne et non limitée à un peu moins de trois ans comme le prévoit la direction », avance-t-il. Pour que ces départs anticipés ne portent pas préjudice aux conditions de travail de ceux qui restent, des contreparties en matière de recrutement sont réclamées par la CFE-CGC et la CGT. La prochaine réunion est programmée le 16 décembre.

* Le projet, présenté le 23 novembre, concerne les ouvriers et les Etam âgés de 58 ans minimum ayant effectué 15 années de travail posté, ayant une incapacité permanente de 10 % minimum ou présentant une inaptitude professionnelle.

Auteur

  • C. L.