Arnaud Mias, Ellipses, 192 pages, 10 euros.

Si les accidents du travail sont en régression, les maladies professionnelles, pour leur part, ne cessent d’augmenter depuis une quinzaine d’années. Cette croissance est essentiellement due aux pathologies de l’amiante et à l’augmentation des troubles musculo-squelettiques. Et les pathologies du stress sont elles aussi en constante évolution. Concernant ces deux dernières catégories, il semble que l’intensification du travail en soit pour une bonne part responsable. Tout se passe comme si les progrès de la prévention médicale et de l’hygiène entraient aujourd’hui en contradiction avec les exigences productivistes d’une société en perte de vitesse au plan mondial, face à la concurrence des pays émergents.

La diminution des risques professionnels passe par une prise en compte collective des risques du travail. L’amélioration de la prévention pourrait notamment comporter trois évolutions importantes : une pénalisation des entreprises à risque, un renchérissement des coûts supportés par les employeurs en matière de prise en charge des victimes et un renforcement de la démocratie au travail, afin que les salariés aient leur mot à dire sur leurs conditions d’activité. Arnaud Mias, maître de conférences à l’université de Rouen et sociologue du travail, rappelle ici l’urgence à prendre en compte les nouveaux risques professionnels ainsi que les moyens pour lutter contre.