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Des passerelles avec d’autres mutuelles

Enquête | publié le : 22.02.2011 | E. S.

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Des passerelles avec d’autres mutuelles

Crédit photo E. S.

Dans son accord GPEC signé fin 2008, la GMF affiche ses intentions : développer la mobilité avec MMA et la Maaf, ses deux partenaires au sein du groupement Covéa. Mais, sur le terrain, la mobilité interentreprises n’est pas encore entrée dans les pratiques.

Avec une cinquantaine de salariés passés de l’une à l’autre des trois entreprises de la Société de groupe d’assurance mutuelle (Sgam) Covéa en 2009, la mobilité interentreprises, engagée depuis deux ans, a démarré (très) doucement. Et, de l’avis de Manuel de Dieuleveult, DRH du groupe GMF, elle n’entraînera pas de grands mouvements de foule. Pour des raisons objectives – une minorité de salariés travaillent sur le même bassin d’emploi – et culturelles : un turn-over faible et une ancienneté forte caractérisent la population des trois sociétés.

« La mobilité se heurte à un attachement viscéral des salariés à leur entreprise », expose Serge Frullani, délégué syndical CFTC.

Convention tripartite

Son développement au sein de Covéa est toutefois l’un des objectifs inscrits dans l’accord GPEC de GMF Assurances, signé avec la CFDT et la CFTC fin 2008. Tout comme l’est la mobilité à l’intérieur du groupe, dont elle est la maison mère.

Concrètement, les offres d’emploi des trois sociétés ont été mises en commun : à la GMF, elles sont passées en 2010 de 370 à 800. Ces mobilités sont encadrées par une convention tripartite entre la société d’origine, la société d’accueil et le salarié. Celle-ci prévoit le transfert de l’ancienneté, la reprise des congés payés et un droit au retour qui couvre les six premiers mois du transfert, en cas d’échec dans le nouveau poste. « Cette sécurisation contribue à lever les freins, et permet de proposer à une population peu mobile géographiquement des évolutions de carrière au sein d’un même bassin d’emploi. Un changement d’enseigne peut être mieux vécu qu’un changement de région », se félicite Nicole Goossens, déléguée syndicale CFDT de la GMF.

Détachement de six mois

Entre les filiales du groupe, c’est une convention de détachement de six mois maximum qui est proposée au salarié. « Il est nécessaire de mettre en place des garde-fous, mais aussi de susciter l’envie de changer de poste », ajoute Manuel de Dieuleveult. Le DRH va mettre en place des outils de communication, afin d’informer sur les métiers : « Nous sommes engagés dans une cartographie des métiers et des emplois, qui doit aboutir à décrire les compétences techniques et comportementales nécessaires, ainsi que les passerelles possibles. A terme, cette cartographie pourrait s’étendre à la Sgam. Nous avons en outre monté deux modules de formation pour aider les salariés à s’orienter dans les métiers du groupe. »

Des métiers qui, justement, évoluent. « Il est de notre responsabilité de faire en sorte que les salariés ne s’enferment pas dans un même poste. Ces dispositifs de mobilité sont importants pour diversifier les parcours individuels », poursuit le DRH. Développer la mobilité dans Covéa permet en outre « de contribuer au parcours professionnel des collaborateurs, certes hors de l’entreprise, mais sur un périmètre connu, ce qui est très différent d’un départ vers la concurrence », remarque Véronique Jolly, DRH de Maaf Assurances.

Comme Nicole Goossens, Manuel de Dieuleveult fait le pari que la formule séduira davantage, à mesure que les effectifs se renouvelleront. « Les jeunes embauchés, plus diplômés, ont davantage d’attentes en termes d’évolution de carrières. La mobilité participe aussi de l’attractivité de l’entreprise », assure la déléguée CFDT.

GMF ASSURANCES

• Secteur : assurance.

• Effectif : 6 000 salariés (groupe).

• Chiffre d’affaires : 3 649 millions d’euros primes acquises (2009).

Auteur

  • E. S.