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Les pratiques

Les universités du Rhin se plient en cinq pour l’emploi du conjoint

Les pratiques | publié le : 08.03.2011 | CHRISTIAN ROBISCHON

Cinq universités françaises, allemandes et suisse démarrent un réseau d’aide à la recherche d’emploi pour les conjoints de leurs futurs cadres et professeurs.

Les universités françaises de Strasbourg et de Haute-Alsace (Mulhouse-Colmar), les universités allemandes de Fribourg-en-Brisgau et Karlsruhe et l’université suisse de Bâle échangent depuis quelques mois leurs informations et coordonnent leurs pratiques afin de donner leurs meilleures chances de recrutement aux conjoints et conjointes des enseignants-chercheurs et cadres supérieurs techniques et administratifs qu’elles-mêmes embauchent. Consignée dans une convention en janvier 2010, l’initiative, baptisée Dual Career, s’est déployée de fait à la rentrée dernière pour concerner une première dizaine de personnes de part et d’autre des frontières.

La convention propose une réponse à deux cas de figure. Si le conjoint exerce lui-même dans l’enseignement supérieur, les cinq universités mettent à sa disposition une bourse commune de l’emploi, résultat de leurs échanges d’informations sur leurs postes vacants respectifs.

Réseau de partenaires

Si la demande concerne un poste – souvent très qualifié – en dehors de cet univers, les universités activent leurs réseaux de partenaires “externes” : la fonction publique, mais aussi les entreprises privées, avec lesquelles elles ont développé des liens. Ce qui élargit nettement le champ des possibilités : Bâle offre le gisement que lui procure son statut de pôle mondial de chimie-pharmacie et l’ensemble de la rive droite du Rhin regorge d’offres, eu égard à ses statistiques de chômage témoignant d’un quasi-plein emploi (3,9 % par exemple dans le bassin d’Offenbourg voisin de Strasbourg).

Tradition d’accueil

Pour les deux universités alsaciennes impliquées, s’insérer dans un réseau transfrontalier ne relève pas du hasard. « Nous avons une longue tradition d’accueil de professeurs étrangers, allemands en premier lieu, et la perpétuer nous place en situation de compétition européenne, du moins entre pays voisins », relève Hugues Dreyssé, vice-président RH de l’université de Strasbourg (UDS), la première de France avec ses 42 000 étudiants, et dont plus de 20 % des 1 600 enseignants-chercheurs sont étrangers.

Or l’UDS a vérifié, en relistant les motivations exprimées lors des entretiens d’embauche ces dernières années, que l’emploi du conjoint était un critère important d’attractivité.

« Il se confirme que le niveau de salaire ne forme pas le critère exclusif. Le candidat est d’abord sensible à la qualité de la recherche et aux moyens dont disposera son laboratoire. Puis il prendra en compte l’environnement personnel : places en crèche et en école, aide à la recherche du logement, et donc emploi du conjoint », souligne Hugues Dreyssé.

« Nous abordons ces thèmes spontanément lors des entretiens préalables au recrutement, mais sans faire de promesses démesurées ni tomber dans le favoritisme », ajoute Marylène Oberlé, DRH de l’UDS.

Afin de faire vivre le réseau, chaque université nomme un enseignant qui y consacre une partie de son temps. Il devient alors « référent Dual Career ».

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON