Le verdict des urnes est tombé à la SNCF où, le 24 mars, 164 000 cheminots étaient appelés à élire leurs représentants répartis dans 27 comités d’entreprise, cette fois pour un mandat de trois ans ; 74 % se sont déplacés.

Toujours majoritaire, mais grande perdante, la CGT, dorénavant dirigée par Gilbert Garrel, continue de voir son influence s’effriter (- 1,9 point, à 37,4 %). Fort de son précédent succès en 2009*, le syndicat plus radical Sud-Rail, qui espérait ravir la seconde place à l’Unsa, reste stable, à 17,4 %.

Les deux organisations les plus contestataires semblent payer le flop de la grève en avril 2010 sur les salaires et les conditions de travail, et leur refus de valider le dernier accord salarial, conduisant la direction à appliquer des mesures unilatérales.

L’évolution sociologique de la SNCF en faveur des cadres et de la maîtrise profite à l’Unsa, qui progresse encore et conforte sa seconde place (+ 3,4 points, à 21,5 %), et à la CFDT (+ 2,2 à 13,8 %), qui maintient sa représentativité. Les deux syndicats réformistes ont aussi bénéficié de l’éparpillement des voix de FO, de la CFTC et de la CGC, évincées de l’échiquier syndical en 2009 pour n’avoir pas réussi à franchir le seuil fatidique des 10 %. Le renforcement du pôle dit réformiste, sur lequel misait le patron de la SNCF Guillaume Pepy pourrait changer la nature des prochaines négociations, puisque la signature de l’Unsa et de la CFDT, qui réunissent 30 % des voix, suffirait à valider un accord. A moins que la CGT et Sud-Rail ne s’y opposent…