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MOBILITÉ ET AUTONOMIE AU CœUR DU CONTRAT

enquête | publié le : 10.05.2011 | STEPHANIE MAURICE

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MOBILITÉ ET AUTONOMIE AU CœUR DU CONTRAT

Crédit photo STEPHANIE MAURICE

L’enseigne d’habillement offre des postes à responsabilité, avec des perspectives d’évolution claires à ses 20-30 ans, qui constituent le gros de ses troupes. Elle limite son turnover à 14 % par an, dans un secteur à forte mobilité.

Chez Kiabi, la génération Y est omniprésente. « Nous sommes déjà en train d’embaucher la prochaine, la Z », plaisante la directrice des ressources humaines, Christine Jutard. Moyenne d’âge, 34 ans. Le groupe, en pleine croissance, ouvre 30 à 40 boutiques d’habillement chaque année en France. Il mène une politique de recrutement et de repérage. Ainsi, un campus manager est chargé des relations avec les grandes écoles à la direction des ressources humaines.

La clé du succès auprès des 20-30 ans ? Un job intéressant, avec des responsabilités tout de suite. « Ils ne veulent pas attendre de prendre du galon », précise Christine Jutard.

Repérer les profils évolutifs lors des entretiens annuels

Rémy Codeville, 27 ans, a été embauché il y a quatre ans à un poste de manager des ventes, l’équivalent de chef de rayon, à sa sortie d’une école de cadres de la grande distribution : « Ici, le management est responsabilisant, affirme-t-il. Nous sommes patrons de notre rayon, avec un chiffre d’affaires à réaliser, une équipe à faire grandir. C’est comme une petite entreprise. »

Kiabi forme ses équipes à ce management de l’autonomie : « Les jeunes ne veulent pas d’un chef, mais d’un manager, justement. Quelqu’un qui écoute, qui accompagne, et qui sait représenter son équipe », explique la DRH.

A tous les niveaux, les “profils évolutifs” sont repérés lors des entretiens annuels et, le cas échéant, les souhaits d’évolution sont examinés. Le projet professionnel est ensuite validé en people review par son manager et d’autres cadres du même niveau, le n + 2 et la RH, détaille Christine Jutard, et le salarié entre ensuite en formation.

Ainsi, à 27 ans, Rémy va devenir directeur de magasin, après avoir suivi le cursus maison. Il n’est pas une exception. Kiabi a son propre institut de formation, avec des parcours école de douze à dix-huit mois pour ses cadres ; 300 à 400 managers des ventes et directeurs de magasin, nouvellement embauchés ou en mobilité interne, y passent chaque année. Le groupe consacre 5 % de sa masse salariale à la formation.

Kiabi donne à chacun les moyens de construire son parcours, affirme Christine Jutard : « Les collaborateurs savent qu’en rentrant chez Kiabi, ils ne resteront pas au même poste, qu’ils changeront de mission au cours des années. Les entreprises qui ne le font pas voient leurs salariés partir ailleurs, parce qu’ils veulent s’enrichir professionnellement. » 12 % des salariés ont changé de poste en 2010.

« Des paris sont faits sur les hommes »

Cette politique est surtout dirigée vers l’encadrement, mais ouverte également aux vendeurs, qui peuvent ainsi devenir responsables de rayons. « Cela a participé à me fidéliser, reconnaît Rémy. Des paris sont faits sur les hommes, et je le ressens. » Pierre Vanlemmens, 20 ans, embauché en alternance au service communication, ne dira pas le contraire. Repéré lors d’un stage d’été, il est le chef de projet du nouvel intranet collaboratif, que Kiabi met en place pour la rentrée.

« Je voulais un jeune, pas un spécialiste TIC, mais quelqu’un qui utilise les réseaux sociaux, explique sa tutrice, Anne Herlax, responsable de la communication interne et corporate. L’idée, c’est qu’on puisse y échanger de bons plans pro, de bonnes pratiques, comme on s’échange de bons plans entre copains sur Facebook. » Rémy apprécie l’effort, comme un signe de la modernité de son entreprise.

Le résultat de ce tiercé gagnant, autonomie des salariés, valeurs humaines fortes et perspectives d’évolution, c’est un turnover raisonnable, à 14 %, tous métiers confondus. « Nous sommes dans le donnant-donnant », conclut Christine Jutard.

KIABI

• Activité : habillement.

• Effectif : 8 500 salariés dans le monde.

• Chiffre d’affaires : 1,3 milliard d’euros (2010).

Auteur

  • STEPHANIE MAURICE