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SOIGNER L’ACCUEIL ET LE DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL

Enquête | publié le : 10.05.2011 | É. S.

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SOIGNER L’ACCUEIL ET LE DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL

Crédit photo É. S.

Depuis deux ans, la banque internationale a déployé plusieurs outils RH et projets managériaux pour mieux intégrer les jeunes embauchés et permettre aux hauts potentiels de varier les expériences.

Avec 20 % de jeunes diplômés parmi ses recrutements annuels, dans une pyramide des âges « équilibrée », dixit Pascale Martin-Sauty, directrice du développement RH, la question générationnelle n’est pas particulièrement marquée chez HSBC France. Elle s’est toutefois posée dans d’autres pays, où la population jeune est plus importante. A tel point que la direction mondiale, interpellée, a lancé plusieurs chantiers RH à destination de ses nouvelles recrues.

Ces programmes, axés sur le développement professionnel et l’intégration, ont donc été déployés y compris en France, où 18 % de l’effectif a moins de 30 ans. Mais où ils ont malgré tout leur utilité, de l’avis de Gilles Poignon, délégué syndical SNB CFE-CGC : « Même si la banque n’a pas de problème de turnover en France, ce qui s’explique aussi par la crise, le jour où le marché du travail repartira, il vaudra mieux l’avoir anticipé. »

Explorer l’entreprise

C’est ainsi que le processus d’intégration des nouveaux embauchés (ils étaient 600 en 2010) a été revu de fond en comble fin 2009. Le programme Discovery dure trois mois et comporte plusieurs étapes : prise de contact par le manager avant même l’arrivée dans l’équipe, constitution d’un journal de bord, modules de e-learning et bilans réguliers pour "explorer" l’entreprise, son organisation, ses métiers, et les évolutions possibles. Ou encore une journée d’échanges avec d’autres nouveaux salariés issus de métiers différents « avec des jeux et des mises en situation, par exemple pour essayer de cerner les projets des clients ».

« Les jeunes ont envie de vivre des expériences, et c’est dans cet esprit que nous avons construit ce nouveau programme », poursuit Pascale Martin-Sauty. Le nouvel embauché est également accompagné, pendant tout le processus, par un « buddy » : « C’est un membre de l’équipe avec qui il n’a pas de lien hiérarchique, et qui joue le rôle de référent : il est à son écoute, l’aide à comprendre les codes et le fonctionnement de l’entreprise. »

Discovery constitue un vrai progrès, selon Gilles Poignon : « Globalement, les jeunes entrants devaient se débrouiller comme s’ils étaient déjà opérationnels. Là, le programme est plus long, plus concret et plus responsabilisant pour les managers, qui deviennent garants du bon accueil des recrues, même s’il faudra vérifier qu’ils en ont matériellement le temps. »

Autre « expérience » proposée aux jeunes depuis dix-huit mois, le “Next Generation Development Programme” (NGDP) France. Son principe ? Proposer à des salariés de 22 à 32 ans repérés par leur manager pour leur potentiel et issus de différents métiers, de travailler sur des projets d’entreprise. Par groupes de 5, ces jeunes sont, pendant six mois, mobilisés autour de problématiques comme « la gestion des demandes de crédit par les entreprises ou le traitement des fax reçus en agences, illustre Maÿlis Saillour, responsable développement RH en charge du programme. Après une formation à la gestion de projets, ils sont coachés pendant toute la durée du programme et posent le diagnostic, participent au comité de pilotage avec la direction générale, organisent la mise en oeuvre de ce qu’ils ont proposé… ».

Les salariés continuent toutefois à occuper leur poste de travail, en parallèle, ce qui n’empêche pas Jean-David Le Picard, 25 ans, d’en tirer un bilan positif. Embauché il y a deux ans comme chargé d’affaires entreprises, il a participé fin 2010 à un groupe sur l’optimisation des prises de postes.

Pour lui, NGDP est un « accélérateur de perspectives : chaque participant, à tour de rôle, a pris en charge la gestion du groupe. Cela m’a permis de voir que j’avais des appétences pour conduire un projet, accompagner et fédérer une équipe. Et c’est extrêmement agréable d’être reconnu comme une personne sur qui l’entreprise compte et investit, et de ne pas se sentir comme un numéro à qui l’on demande seulement des performances commerciales ».

Vision des opportunités

Pour Maÿlis Saillour, l’intérêt de la formule est de donner à des jeunes « en attente d’ouverture, une vision des opportunités de développement chez HSBC ». Quelques-uns des 45 premiers participants ont d’ailleurs changé de poste à la suite de l’expérience, comme une salariée de 28 ans, issue de l’Asset management, devenue chef de projets. Une évolution « qu’elle n’avait pas forcément imaginée avant ».

HSBC FRANCE

• Activité : banque.

• Effectif : environ 10 000 salariés.

• Produit net bancaire : 2,475 milliards d’euros en France (2010).

Auteur

  • É. S.