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L’ESSAYER, C’EST L’ADOPTER !

enquête | publié le : 17.05.2011 | E. F.

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L’ESSAYER, C’EST L’ADOPTER !

Crédit photo E. F.

Les entreprises qui prévoient d’embaucher davantage de salariés en alternance sont celles qui en emploient déjà le plus. Les DRH sont peu sensibles au système de bonus-malus préparé par le gouvernement.

Le recours à l’alternance dépend de la culture de l’entreprise et de ses besoins davantage que de pénalités financières. C’est la réponse des DRH au projet du gouvernement de moduler la contribution supplémentaire à l’apprentissage (0,1 % de la masse salariale actuellement) en fonction des efforts des entreprises de plus de 250 salariés pour atteindre le quota d’alternants, qui sera porté de 3 % à 4 %. L’objectif de ce bonus-malus est de faire passer le nombre d’alternants de 600 000 à 800 000 d’ici à 2015.

Bonus-malus

« Le chômage des jeunes est si scandaleusement élevé qu’on ne peut pas reprocher au gouvernement de vouloir activer un levier, même si nous préférerions que le marché produise davantage d’emplois, estime Jean-Christophe Sciberras, président de l’ANDRH. C’est pourquoi l’ANDRH n’est pas choquée par le relèvement du quota ni par le bonus-malus, tout de même plus intelligents qu’une sanction pénale. »

Les DRH sont partagés sur cette nouvelle mesure dont ils connaissaient le principe, si ce n’est le détail, au moment où ils ont été interrogés dans le cadre de ce baromètre fin mars. Un peu plus d’un tiers en ont une perception positive, 30 % une perception négative et 32 % ne se prononcent pas.

En revanche, le bonus-malus n’est pas une incitation à agir. Les trois quarts des DRH déclarent employer moins de 3 % d’alternants, mais seul un tiers compte augmenter cette proportion au cours de l’année à venir. Si le projet du gouvernement devait s’appliquer immédiatement aux entreprises qui nous ont répondu, 37 % d’entre elles, employant moins de 1 % d’alternants, verraient leur contribution à l’apprentissage portée à 0,2 % (0,3 % pour les entreprises de plus de 2 000 salariés). Mais baisserait à 0,05 % pour les 25 % employant plus de 3 % d’alternants.

Les entreprises qui prévoient d’embaucher davantage d’alternants sont déjà celles qui en emploient le plus, et inversement (voir graphe p. 27). Ainsi, près de la moitié (47 %) de celles qui comptent faire progresser l’alternance en emploie déjà plus de 2 %. A l’inverse, près de la moitié (46 %) de celles qui ne comptent pas embaucher d’alternants en emploient actuellement moins de 1 %. Autrement dit, l’alternance appelle l’alternance.

Culture d’entreprise

Dès lors, il est vraisemblable que les raisons du recours à ce type de contrat sont moins d’ordre financier que structurel et conjoncturel : culture d’entreprise, taille (50 % des entreprises de plus de 2 000 salariés emploient plus de 3 % d’alternants), besoin de main-d’œuvre… LCL est, de ce point de vue, assez représentative (lire ci-dessous).

L’ANDRH fera des propositions « opérationnelles » en vue d’améliorer l’emploi des jeunes à l’occasion de ses assises le 17 juin prochain.

Auteur

  • E. F.