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Enquête

LE MODÈLE FRANÇAIS S’EXPORTE

Enquête | publié le : 05.07.2011 | C. R.

Le rectorat de l’académie de Strasbourg pilote un programme de diffusion de la méthodologie VAE à quatre régions d’Allemagne, d’Espagne et de Pologne. L’action anticipe un futur texte européen sur la généralisation de la VAE.

La VAE française, un modèle pour l’Europe ? Depuis le printemps 2010, quatre régions d’Allemagne, d’Espagne et de Pologne font connaissance et appliquent dans le concret l’outil tricolore, guidés en cela par le GIP-FCIP Alsace, le bras armé formation continue du rectorat et pilote du Dava (Dispositif académique de validation des acquis). L’action prend le nom de TransVAE, un programme européen Leonardo de 310 000 euros, qui s’achève à l’automne prochain. Elle suit de quelques mois un autre programme qui a ébauché une méthodologie commune de VAE entre le GIP-FCIP et des partenaires allemands, autrichiens, hollandais, lituaniens, slovaques et suisses*. Le calendrier n’est pas fortuit : TransVAE s’inscrit dans la perspective de la généralisation de la VAE dans l’Union européenne que déclencherait un texte réglementaire (probablement une directive) attendu avant la fin de cette année. « Le programme permet donc d’anticiper cette étape, avec l’espoir de démultiplier l’outil. Les partenaires une fois rodés à la VAE peuvent en devenir les pilotes dans chacun de leur pays », souligne Elisabeth Eschenlohr, directrice du GIP-FCIP Alsace.

Cadre européen de compétences

La transposition à l’étranger est facilitée par le fait que la certification française s’inscrit dans le récent Cadre européen de compétences, qui définit huit niveaux de qualification communs dans l’UE.

CJD et HeurekaNet, deux associations allemandes pour l’insertion professionnelle et la formation dans le Palatinat et en Rhénanie, la province de Cordoue en Andalousie et un organisme de formation de Bydgoszcz (Pologne) ont formé plusieurs de leurs collaborateurs à la conduite d’un projet de VAE. Ceux-ci ont appris à suivre à la lettre le parcours français, jalonné d’un entretien d’identification des compétences, de la rédaction du livret 2 et de l’examen devant jury pour l’obtention du diplôme.

Pour mettre en pratique leurs connaissances toutes fraîches, ils ont lancé une première expérience concrète en faveur des services à la personne, branche tout aussi demandeuse de main-d’œuvre dans leurs pays respectifs. Les partenaires allemands et espagnols ont réuni une centaine de candidats (50 chacun, aucun pour les Polonais à ce jour). Ces postulants, en majorité des femmes peu qualifiées, passent à présent devant les jurys, constitués par des employeurs et formateurs de la branche. Un premier groupe de 12 Allemands a décroché les validations fin mai.

Différences culturelles

C’est pourtant avec ce pays que la différence culturelle a été la plus forte initialement. Les Allemands délivrent un certificat de compétences baptisé Zeugnis, mais il n’était pas opératoire pour créer une réplique locale de VAE : « Le document est d’un contenu très sectoriel, il n’est pas conçu pour fonctionner de manière transverse », observe Elisabeth Eschenlohr. Lors de la dernière crise économique, les travailleurs frontaliers français licenciés en Allemagne s’étaient rendus compte que ce Zeugnis ne leur était pas d’un grand secours dans leur recherche d’un nouvel emploi, d’un côté ou de l’autre de la frontière. Pour combler le vide, un programme Interreg (coopération transfrontalière) associant déjà le GIP-FCIP au CJD de Woerth a conçu Pass Reconnaissance, certificat de compétences franco-allemand.

* La Suisse n’est pas dans l’Union européenne, mais peut s’associer à des programmes européens.

Auteur

  • C. R.