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Enquête

VALIDATION COLLECTIVE POUR LICENCE PROFESSIONNELLE

Enquête | publié le : 05.07.2011 | VIOLETTE QUEUNIET

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VALIDATION COLLECTIVE POUR LICENCE PROFESSIONNELLE

Crédit photo VIOLETTE QUEUNIET

Le syndicat national des professionnels immobiliers (SNPI) a mis en place en 2010 une VAE collective à bac + 3 pour ses adhérents avec l’université de Rennes 1. Six candidats viennent d’être diplômés. Deux nouvelles promotions sont programmées pour 2011-2012.

C’est une demande venue de ses adhérents qui a conduit le SNPI à mettre en place une validation des acquis de l’expérience collective. « Pour surmonter la crise, les agences qui ne faisaient que des transactions ont ajouté une activité de gestion locative. Mais peu d’agents détenaient la carte de gestion, obligatoire depuis la réforme de la Loi Hoguet en 2004. Pour l’obtenir, il fallait reprendre deux à trois ans d’études, ce qui était difficilement envisageable. D’où l’idée de recourir à la VAE collective », explique Malik Hammad, chargé de la formation au SNPI.

Le choix s’est porté sur la licence professionnelle “négociation et promotion immobilières” proposée par l’IUT de Saint-Brieuc (qui dépend de l’université de Rennes 1), en partenariat avec la faculté des métiers de Ker Lann (rattachée à la CCI de Rennes). Les 21 unités d’enseignement (UE) de cette formation correspondaient bien au référentiel de compétences et connaissances nécessaires aux agents.

Un solide encadrement

Le service formation continue de Rennes 1 et le SNPI ont monté une VAE globale : les candidats retenus ne suivent aucun cours à Rennes. Leur travail consiste à prouver, dans la rédaction d’un “mémoire” – en fait, un dossier professionnel d’une douzaine de pages – qu’ils ont acquis, grâce à leur expérience, les compétences du référentiel de la licence. Un exercice délicat, qui a conduit les deux organismes à mettre en place un solide encadrement : tutorat par le service formation continue de Rennes 1 tout au long de la rédaction du mémoire (par échanges de mails, entretiens téléphoniques et réunions tous les deux mois), accompagnement technique par le SNPI, à raison d’une réunion par mois. Le syndicat s’engage en outre à proposer une journée de stage sur mesure aux candidats présentant d’importantes lacunes dans tel ou tel domaine. Cela a été le cas pour une grande partie de la première promotion, qui comptait 12 candidats venant de toute la France. Au total, le suivi mobilise trois chargés de formation au SNPI et quatre personnes de Rennes 1.

Le coût de la formation reste pourtant modéré pour les candidats : 1 000 euros d’inscription à la VAE, 178 euros d’inscription au diplôme et 1 000 euros par journée de formation au SNPI (les candidats en ont suivi deux au maximum). Des dépenses pouvant être prises en charge par l’Agefos-PME pour les salariés et par l’Agefice* pour les candidats patrons de leur agence (la majorité).

Problème : l’université affirme ne pas rentrer dans ses frais et les responsables de la licence professionnelle souhaiteraient porter le coût de la VAE pour la prochaine promotion à 1 400 euros, pour parvenir à l’équilibre. Cela dit, le retour sur investissement pour l’université se mesure ailleurs. En diplômant des patrons d’agence, les responsables de la licence professionnelle augmentent les possibilités d’accueil pour leurs étudiants en formation initiale (la licence se fait en alternance).

Par ailleurs, la VAE est considérée comme un transfert d’expérience pour la licence : « Lorsqu’un candidat nous explique comment il a résolu une difficulté juridique dans une opération à lotir, par exemple, cela nous permet de mesurer la pertinence de nos contenus, voire de les réorganiser », soutient Xavier Barbare, responsable métiers à la faculté des métiers de Ker Lann et cocréateur, avec Bruno Leroy, maître de conférences à l’université de Rennes 1, de la licence professionnelle.

Volonté de s’investir dans la VAE

L’encadrement de la VAE a produit ses effets : sur les 12 candidats, un seul a échoué et un a abandonné en cours de route ; 2 ont reporté le dépôt du mémoire à décembre prochain. Et sur les 8 ayant soutenu leur mémoire devant un jury, 2 ont eu une validation partielle et 6 une validation globale.

La sélection pour 2011-2012 est d’ores et déjà sur les rails, avec deux promotions prévues, et une décentralisation à Marseille pour une partie des réunions du SNPI. « Cela démontre notre volonté de nous investir dans la VAE, déclare Malik Hammad. Il y a des besoins importants et un véritable enjeu à soutenir la pérennité et le professionnalisme de nos adhérents. »

* Association de gestion du financement de la formation des chefs d’entreprise.

Auteur

  • VIOLETTE QUEUNIET