E & C : L’Anses a remis le 4 octobre un rapport du réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P). Comment fonctionne ce réseau ?
G. L. : Depuis 2001, les 32 centres de consultation de pathologie professionnelle (CCPP) de France ont constitué ce réseau d’experts médicaux coordonné par l’Anses. Le but de cette base de données est d’exercer une activité de vigilance sur les principaux risques professionnels, de détecter les maladies professionnelles émergentes et de favoriser la prévention. Sept services de santé au travail transmettent également leurs informations.
E & C : Quelles sont les principales pathologies recensées ?
G. L. : Sur 118 852 problèmes de santé au travail rapportés entre 2001 et 2009, 47 768 pathologies ont été diagnostiquées comme étant en lien possible, probable ou certain avec le travail. Les pathologies en relation avec le travail les plus fréquemment signalées par les CCPP, qui examinent en général les cas les plus complexes, sont les pathologies respiratoires (24 %) et les troubles mentaux et du comportement (22 %). Ces derniers sont en constante augmentation depuis 2001, notamment dans les secteurs de l’immobilier-location et des services aux entreprises, de l’administration publique, et des activités financières. Viennent ensuite les pathologies cutanées (17 %), les maladies ostéo-articulaires (16 %), les tumeurs (7,6 %) et les pathologies de l’audition (5,6 %). Au sein des services de santé au travail, les TMS sont les maladies les plus fréquemment rapportées par les médecins. Elles sont suivies par les pathologies psychiques.
E & C : Le rapport consacre sa partie thématique aux allergies professionnelles ; quelles sont les tendances observées ?
G. L. : Le nombre de cas d’asthmes professionnels notifiés entre 2001 et 2009 diminue, notamment dans des secteurs traditionnellement touchés comme les industries du caoutchouc et des plastiques. Des résultats qui sont à mettre en relation avec les actions de prévention menées depuis plusieurs années. En revanche, on observe une augmentation significative des asthmes associés aux ammoniums quaternaires et aux produits de désinfection.
