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Le chômage de longue durée n’a jamais vraiment diminué

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 06.12.2011 | CÉLINE LACOURCELLE

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Le chômage de longue durée n’a jamais vraiment diminué

Crédit photo CÉLINE LACOURCELLE

E & C : Le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a adopté, le 1er décembre, un rapport sur le “chômage de longue durée”. Pourquoi cette notion est-elle si complexe ?

M.-C. C.-G. : Parce qu’elle rassemble des personnes dont la distance à l’emploi est très hétérogène. Ainsi, sur 2010, nous avions environ 600 000 personnes restées inscrites en catégorie A pendant plus d’un an – et n’ayant donc pas travaillé du tout – et environ 1,4 million ayant ou pas connu des périodes de travail, parfois presque à temps plein. Les frontières entre emploi et chômage sont beaucoup plus perméables qu’autrefois.

E & C : Quel bilan faites-vous ?

M.-C. C.-G. : Si le chômage de longue durée a fortement augmenté avec la crise, cette hausse reste relativement contenue par rapport à la violence du choc sur le marché du travail et aussi au regard d’autres pays. Mais la crise n’a pas fini de produire ses effets… En outre, depuis 1987, alors que le chômage de longue durée concernait un million de personnes, il n’a jamais vraiment diminué. Nous nous situons dans la moyenne européenne, mais au-dessus de celle de l’OCDE.

E & C : Quelles solutions préconisez-vous ?

M.-C. C.-G. : D’abord, des actions de prévention pour limiter la vulnérabilité au chômage de longue durée. Ensuite, il faut un meilleur accompagnement et éviter que, comme souvent, la densité de l’accompagnement diminue avec la durée du chômage. La nouvelle convention État-Unédic-Pôle emploi va dans le bon sens, avec une plus grande personnalisation. Nous proposons aussi des actions pour favoriser le retour à l’emploi de ces chômeurs. Il faut pouvoir proposer des contrats de professionnalisation d’une durée plus longue pour l’accès à des métiers en tension, et faire en sorte que des éléments matériels – transports, logement – ne soient plus un obstacle à la reprise d’un emploi éloigné du domicile. Enfin, le COE appelle à des mesures conjoncturelles : une relance et une réforme du chômage partiel, une réactivation de la mesure “zéro charges TPE” ciblée sur les jeunes et les seniors, la définition d’une règle d’évolution du volume des contrats aidés en fonction du taux de chômage global et du taux de chômage de longue durée.

Auteur

  • CÉLINE LACOURCELLE