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Qui peut encore croire que l’entreprise se soucie des hommes ?

Enjeux | Livres | publié le : 06.12.2011 | P. R.

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Qui peut encore croire que l’entreprise se soucie des hommes ?

Crédit photo P. R.

Cela fait vingt ans maintenant que le patronat use de la même arme : le libre-échange. Les décisions imposées aux salariés – compression de personnel, délocalisation, augmentation de la flexibilité, mobilité, etc. – sont toutes fondées sur cet argument : la concurrence mondiale est telle que la seule solution serait d’être davantage compétitif. Mais cet argument imparable, qui oblige les salariés à voler au secours de leur entreprise, fût-ce en s’en éclipsant, ne tiendrait la route que si lesdites entreprises rencontraient vraiment des difficultés. L’expérience montre, au contraire, que les plus grandes d’entre elles se portent de mieux en mieux. L’argument serait donc recevable s’il était vrai. En fait, il n’est pas loin de l’être à une nuance près : le but n’est pas de pérenniser l’existence de telle ou telle unité de production, mais d’améliorer les profits. Il ne s’agit pas de défendre l’existence matérielle et humaine d’une entreprise mais, en sacrifiant tout ou partie de celle-ci, de satisfaire à l’objectif de l’actionnaire : l’augmentation des dividendes.

François Ruffin, journaliste, veut partager avec le lecteur le journal intime de « ses pulsions protectionnistes ». Pour ce faire, il témoigne de ses rencontres et de ses discussions avec des patrons, des syndicalistes, des économistes… Et conclut que, loin de redouter la mondialisation, les entreprises ne rêvent que de ça. Quant à l’auteur, ce qu’il redoute est le dumping social, fiscal ou environnemental.

Leur grande trouille François Ruffin, Les Liens qui Libèrent, 232 pages, 18 euros.

Auteur

  • P. R.