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RÉMUNÉRATION

Pratiques | publié le : 06.12.2011 | SABINE GERMAIN

Les salariés de Safran peuvent investir leurs 500 euros de prime de partage des profits dans l’achat d’actions, alors qu’une ouverture du capital leur est proposée.

SAFRAN LIE PRIME DIVIDENDE ET ACTIONNARIAT SALARIÉ

Un total de 500 euros bruts : c’est le montant de la prime de partage des profits négociée par le groupe Safran avec ses partenaires sociaux. L’accord a été signé le 25 octobre par la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC et FO (mais pas par la CGT). « Pour lui donner du sens, nous avons décidé de lier cette prime avec une opération d’actionnariat salarié à laquelle les collaborateurs pourront souscrire du 9 au 20 décembre », explique Raphaëlle Giovannetti, responsable rémunérations et avantages sociaux.

Concrètement, les 36 000 salariés français du groupe (sur 56 000 collaborateurs à travers le monde) ont la possibilité d’investir leur prime dans l’achat d’actions à des conditions préférentielles : c’est-à-dire 20 % moins cher par rapport au cours moyen du titre sur la période du 11 novembre au 8 décembre (à condition d’immobiliser ces fonds pendant cinq ans).

Six millions d’actions

Six millions d’actions précédemment détenues par le groupe leur sont réservées : les salariés (ayant au moins trois mois d’ancienneté) et les retraités adhérant au plan d’épargne groupe peuvent souscrire à hauteur de 1 000 euros. Soit plus de deux fois le montant de la prime de partage des profits. Les salariés peuvent donc investir la totalité de cette prime, une partie seulement… ou choisir de la toucher dès maintenant. La crise financière n’est en effet pas très favorable à l’actionnariat salarié.

« Dans cette offre à effet de levier, l’apport personnel des salariés est garanti », commente Raphaëlle Giovannetti. Autrement dit, même si le cours du groupe venait à plonger, les salariés ne perdraient pas leur mise. Mieux : un système de “cliquets” garantit le niveau de plus-value, dès lors que l’action passe certains seuils de progression. Ce qui limite sérieusement les risques.

Né en 2005 de la fusion de Snecma et de Sagem, le groupe Safran n’a encore jamais réalisé d’opération d’actionnariat salarié d’une telle ampleur : « En 2009, nous avons simplement procédé à une attribution de 100 actions gratuites au 42 300 salariés européens du groupe », se souvient la responsable rémunérations. En revanche, Sagem et Snecma en avaient déjà fait l’expérience : « Leurs salariés n’ont pas eu à s’en plaindre ! Ces opérations ont été très rentables. »

Un bon indicateur de santé

La culture de l’actionnariat salarié est donc fermement ancrée dans ce groupe, détenu à hauteur de 16,6 % par ses collaborateurs. Reste à voir si cette culture sera plus forte que les craintes liées à la crise financière. Réponse fin décembre : le succès de cette opération sera un bon indicateur de la santé de l’actionnariat salarié.

Auteur

  • SABINE GERMAIN