L’année 2012 s’annonce morose en matière de rémunération des cadres. L’Observatoire Cegos, qui a interrogé 200 DRH et 600 cadres entre ­septembre et octobre, le constate. Publié le 8 décembre, son baromètre annuel sur « La politique de rémunération des cadres » prévoit 2,4 % de hausse moyenne. Ce serait donc une augmentation plus basse qu’en 2011 (+ 2,9 %) et qu’en 2010 (+ 2,7 %).

« L’embellie constatée au premier trimestre 2011 a été de courte durée, rappelle Michel Fourmy, responsable des études sur les rémunérations à Cegos. Les robinets ont été refermés dès le deuxième semestre. Et les prévisions extrêmement prudentes pour 2012 visent la maîtrise des coûts. Les entreprises préfèrent conserver de la trésorerie, en prévision de perturbations à venir. »

Depuis 2009, les augmentations accordées compensent l’inflation. Généralement individualisées, elles ne sont pas systématiques pour tous chaque année. L’étude montre « qu’une fois tous les trois ans, un tiers des cadres n’ont aucune augmentation ». Ils étaient 28 % en 2011, 33 % en 2010 et 37 % en 2009. La perte de pouvoir d’achat apparaît inévitable.

De fait, près de la moitié des cadres (48 %) estiment désormais que « leur pouvoir d’achat s’est dégradé ». Un constat qu’ils sont de plus en plus nombreux à faire (+ 4 % par rapport à 2009) et « qui risque de s’amplifier en cas de hausse de l’inflation. Déjà attendue à + 2 % à fin 2011, elle pourrait être plus élevée en cas de récession », poursuit Michel Fourmy.

En ces temps de crise, les DRH ont néanmoins décidé de faire des efforts sur leur communication. Ainsi, 62 % forment leurs managers à l’explication et à la mise en œuvre de la politique de rémunération. Et près des trois quarts accentuent l’information des salariés. Des efforts nécessaires : 87 % des cadres demandent « plus de transparence ». Car quand il y a peu à distribuer, l’équité devient indispensable.