L’association Tremplin fêtera son 20^e anniversaire en 2012. À l’origine de sa création, en 1992, quatre groupes industriels (Total, Rhône-Poulenc, IBM et Elf) constataient leur incapacité à respecter la toute récente obligation d’emploi de personnes handicapées (1987) en raison de l’absence, sur le marché du travail, des compétences correspondant à leurs besoins.

Deux decennies plus tard, Tremplin compte près de 180 entreprises adhérentes, de toutes tailles et de tous secteurs, mais la situation demeure identique : « Même si d’importants progrès ont été réalisés depuis la loi de 2005 sur l’intégration scolaire et la transition vers les études supérieures, 80 % des travailleurs handicapés ont encore un niveau de qualification inférieur au bac », explique Christian Grapin, le directeur de l’association. Dans un tel contexte, Tremplin agit sur deux tableaux : ses trois chargés de mission accompagnent des jeunes handicapés, depuis la classe de seconde, pour les plus jeunes, jusqu’à leur intégration professionnelle, en encourageant la poursuite d’étude, en fonction des aspirations, des possibilités et des handicaps de chacun.

Chaque année, ils sont environ 350 à faire l’objet d’un suivi individuel : « Ces jeunes ont un niveau d’études supérieur à ce qu’il était en 1992 et très éloigné de la moyenne nationale, souligne Christian Grapin. 30 % préparent un master 1 ou 2, 25 % un bac + 3, 25 % un bac + 2. Les 20 % restants sont encore lycéens. En outre, 15 % de ceux qui préparent aujourd’hui un master sont entrés comme bachelier chez Tremplin et n’auraient jamais imaginé poursuivre leurs études à ce niveau. »

Deuxième axe d’action : Tremplin agit auprès de ses entreprises adhérentes pour qu’elles incluent les besoins des jeunes étudiants handicapés dans leur processus de recrutement. « Ne pas prendre en compte, via des stages, des contrats d’alternance, des jobs d’été ou des parrainages, les besoins des jeunes étudiants handicapés, c’est risquer de ne pas les retrouver, plus tard, au moment où on aura besoin de les recruter, remarque Christian Grapin. Comme dans la chaîne du froid, un maillon rompu dans la chaîne d’accessibilité à l’emploi et tout est perdu ! » En 2010, 750 actions en faveur des jeunes suivis par l’association ont été organisées par les adhérents. La démarche semble produire ses effets : armés de leurs diplômes et de leurs expériences en entreprise, 70 % des protégés de Tremplin trouvent un emploi en moins d’un an, dont 85 % en moins de neuf mois et 65 % en moins de six mois.

Le groupe Spie a recruté récemment deux jeunes titulaires d’un bac + 5 dans les métiers de l’énergie. Sa filiale Spie Communications prépare l’intégration en alternance d’un jeune préparant un bac + 3 dans le domaine de l’informatique réseau. « Tremplin nous apporte une aide extrêmement précieuse en matière de sourcing, explique Sarah Thuillet, chargée des relations sociales et de la diversité chez Spie Communications. Les candidatures sont toutes d’une grande qualité. En outre, ils savent parler de leur handicap, ce qui constitue un atout considérable pour leur intégration et la sensibilisation des autres salariés. »