logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enjeux

Gravir l’échelle de la compétence

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET | publié le : 20.12.2011 | MERYEM LE SAGET

Image

Gravir l’échelle de la compétence

Crédit photo MERYEM LE SAGET

Ceux qui se sentent à l’aise malgré l’accélération du monde savent se placer en situation d’apprentissage permanent. En se confrontant à l’inconnu, en questionnant leurs certitudes, en acceptant avec simplicité d’apprendre des autres, ils gravissent avec succès les quatre degrés de l’échelle de la compétence.

Incompétence inconsciente. Quand on ignore que l’on est incompétent, on passe avec tranquillité à côté de l’essentiel. C’est le cas de ceux qui pensent que le bagage qu’ils ont acquis est suffisant. C’est aussi le cas de ceux qui proclament qu’une situation « n’est pas très compliquée ». De ce fait, ils prennent des risques inconsidérés sans s’en rendre compte. Par exemple, ils se lancent avec naïveté dans l’animation d’une réunion difficile ou conduisent des projets qui les dépassent. Lorsqu’ils se retrouvent devant les effets incontrôlés d’un système humain qui ne leur obéit plus, ils réalisent qu’ils ne possèdent pas toutes les cartes. Par incompétence inconsciente, ils frôlent parfois la “grosse boulette”.

Incompétence consciente. En approfondissant sérieusement un sujet, on se rend compte que l’on ne sait pas grand-chose. On constate que d’autres sont beaucoup plus compétents que soi, on ne cherche pas à se raconter d’histoires. En pédagogie, quand on réalise que l’on ne sait rien, alors commence l’apprentissage réel. Les expatriés qui se retrouvent dans une nouvelle culture sans en parler la langue ont tous expérimenté cet état. Si l’on veut progresser, mieux vaut rester humble, accepter d’apprendre des autres, faire des essais et des erreurs, et ne pas se décourager. Comme dans un sport. On reconnaît que l’on est débutant et l’on s’entraîne pour passer au cran supérieur.

Compétence consciente. À force de progresser, on devient meilleur. Chacun de nous a développé au cours de sa vie professionnelle des savoir-faire qui peuvent être identifiés comme des forces. On a prouvé sa compétence dans certains registres, on a construit une pratique, ou même une expertise, et on le sait. Avoir conscience de sa compétence est un atout, on distingue ce que l’on maîtrise et ce que l’on ne connaît pas encore. On peut contribuer aux projets dans son domaine de compétence avec une réelle efficacité. Le rôle d’un manager est souvent de développer les compétences de ses collaborateurs, de rendre ces dernières conscientes et explicites et de révéler les potentiels.

Compétence inconsciente. On est tellement rôdé que le savoir-faire devient de l’aisance. On fait les gestes sans effort, comme un danseur dépasse les exercices classiques pour s’exprimer avec talent. Il y a comme de la grâce dans la compétence inconsciente, elle fait corps avec la personne. Dans le cas des qualités relationnelles ou personnelles, ces dernières apparaissent comme une seconde nature : l’écoute, l’empathie, la disponibilité, l’intuition profonde, la capacité à trouver des solutions innovantes…

Exercice pratique : considérez vos principaux savoir-faire et inscrivez au moins une compétence (ou un constat d’incompétence) dans chacune des catégories. Dans l’incompétence inconsciente aussi ? Oui, même si c’est plus difficile. Pensez aux domaines où vous avez failli faire de grosses erreurs. Si vous ne savez pas répondre, vos amis peuvent vous éclairer. En fin de parcours, offrez-vous le plaisir de remplir la case “compétence inconsciente”. S’y trouvent les talents que vous incarnez sans même vous en rendre compte.

Auteur

  • MERYEM LE SAGET