La délégation patronale et la CFE-CGC, la CFTC et FO ont signé un accord relatif à la prévention de la pénibilité et à l’amélioration des conditions de travail, le 20 décembre 2011. Le texte rappelle les efforts déjà entrepris par la profession en terme de prévention. Pour autant, l’accord acte que tous les métiers exercés sur un chantier ou en atelier sont concernés par au moins un facteur de pénibilité. « Dans notre secteur, on ne peut pas supprimer la pénibilité, assure Caroline Tykoczinsky, secrétaire générale de la CFTC. Mais nous pouvons évaluer les risques et les combattre à la source. »

Pour identifier les postes soumis aux facteurs de pénibilité, les ­entreprises bénéficient de l’appui de l’OPPBTP qui fera évoluer son logiciel d’analyse et d’évaluation des risques professionnels (Maeva-BTP2). Dix fiches annexées à l’accord, préparées par cet organisme, détaillent les facteurs de pénibilité rencontrés dans le secteur ainsi que les actions possibles pour la réduire.

Parmi les thèmes abordés, l’accord met l’accent sur les situations de polyexposition. Un des objectifs est de réduire les facteurs de pénibilité en facilitant l’achat de matériels adaptés. L’objectif chiffré correspondant vise à l’augmentation de 10 % par an des contrats de prévention conclus avec l’assurance maladie pour bénéficier d’aides financières simplifiées.

Sur l’adaptation et l’aménagement des postes de travail, les signataires s’engagent à une augmentation de 10 % par an du nombre de programmes réalisés grâce à l’outil Adapt-BTP (aide à la démarche d’améliora­tion des situations et des postes de travail). D’autres dispositions portent sur les aménagements d’horaires et le développement des compétences et des qualifications, avec, pour y parvenir, une augmentation annuelle de 10 % des périodes de professionnalisation. Dans l’ensemble, « les objectifs chiffrés ne sont pas spectaculaires, mais le but est une prise de conscience que, dans chacun des domaines concernés, il faut améliorer la situation », reconnaît Jean-Yves Martin, président de la commission sociale de la Fédération nationale des travaux publics, FNTP.

La création d’un dispositif nouveau, spécifique au BTP, d’aménagement de fin d’activité professionnelle des salariés est également prévue, mais pour plus tard… Au cours du premier trimestre 2012, un groupe de travail sur la mise en place d’un compte épargne temps aménagement et fin de carrière sera constitué. « Nous aurons alors un dispositif complet pour les salariés les plus usés. C’est le volet le plus compliqué », reconnait Jean-Yves Martin.

Laurent Orlich, responsable de la délégation CGT, n’a pas signé le texte, faute d’une prise en compte de départs anticipés. De plus, il note que, « passé 55 ans, les salariés sont orientés vers l’inaptitude puis licenciés, sans compter le recours accru aux ruptures conventionnelles ». Même constat à la CFDT. Si elle admet que le volet prévention est « plutôt bien traité », elle considère que « les effets des dispositions discutées ne produiront réellement leur effet que dans vingt ou trente ans ».