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MarocCHANTIER DE RECRUTEMENTS MASSIFS POUR RENAULT TANGER

Pratiques | International | publié le : 20.03.2012 | MARIE CADOUX

Renault doit recruter des milliers de salariés pour sa nouvelle usine marocaine. Le constructeur veut attirer les meilleurs candidats, et multiplie les formations…

Près de 2 500 personnes déjà recrutées, encore 2700 à intégrer cette année, et plus d’un millier en 2013… Les équipes de Renault Tanger dédiées au recrutement n’ont réalisé qu’une partie de leur immense chantier. Pour faire fonctionner à plein régime son usine marocaine, Renault a besoin de ressources humaines abondantes. Le constructeur français parie en grande partie sur la main-d’œuvre, plutôt que sur les machines. L’unité de Tanger compte en effet nettement plus de salariés que les usines d’Europe de l’Ouest, où la robotique occupe une place centrale.

Base de données de CV

Pour embaucher massivement, Renault a mis sur pieds à Tanger une équipe de 12 recruteurs qui alimentent la base de données des candidatures. Outre cette équipe à l’origine de 40 % des embauches, Renault a sollicité les services de cabinets de recrutement locaux et signé une convention avec l’Anapec, l’équivalent de Pôle emploi au Maroc. Le constructeur s’est également rapproché de Rekrute. ma, le principal site Internet de recrutement du pays.

400 candidats

L’idée est de s’assurer de recevoir un maximum de candidatures afin d’avoir un large choix. « Nous disposons d’un vivier de 400 personnes qui peuvent être appelées deux mois au plus tard après avoir été sélectionnées. En anticipant de la sorte, nous pouvons accompagner en temps réel la montée en puissance de la production », assure Nada Ihban, responsable du recrutement. Installée en pleine campagne à une trentaine de kilomètres de Tanger, au sein d’un bassin d’emploi modeste, l’usine doit faire appel à des collaborateurs de tout le pays : 70 % des recrues viennent d’autres régions, souvent de Casablanca et ses environs, à 300 kilomètres de là.

Autre difficulté : la méconnaissance des métiers de l’automobile. La seule usine de montage automobile du pays – détenue par Renault – est située à Casablanca ; celle de Tanger est la première usine de construction. Sa création entraînera l’installation de fournisseurs aux alentours. « Nous avons beaucoup travaillé sur notre image employeur, notamment en allant nous-mêmes à la rencontre des candidats », confirme Mohamed Bachiri, DRH de Renault Maroc. Une démarche innovante dans ce pays. Le constructeur organise des journées de recrutement dans les grandes villes du royaume auxquelles sont conviées les cadres et techniciens déjà identifiés. Au menu, présentation du groupe et de son projet marocain, découverte des métiers et entretien avec les recruteurs.

Ces opérations permettent d’embaucher une soixantaine de personnes à chaque fois. Pour les opérateurs, Renault a mis en place des “caravanes” qui délocalisent entièrement le processus de recrutement : entretien, tests techniques et visite médicale. Le taux de sélection est estimé à 50 %.

Institut de formation

Contigu au site de l’usine, l’Institut de formation aux métiers de l’industrie automobile destiné aux nouvelles recrues est géré par la marque. Chaque jour, 350 personnes y sont formées pendant une durée de trois à vingt-quatre semaines. Les techniciens, chefs d’atelier et chefs d’unité passent par le Technocentre de Guyancourt en France, et par des usines du groupe, en France, en Roumanie, en Turquie et en Espagne. Certains métiers nécessitent une formation plus pointue : les outilleurs en emboutissage, par exemple, se forment pendant dix-huit mois à Flins. Pour faire face à la montée en cadence de l’usine, le centre de formation vient de passer en 2 × 8 sur le modè­le de fonctionnement de l’industrie. Les formateurs sont devenus plus polyvalents en préparant désormais les nouvelles recrues à 2 métiers différents.

Discret sur les salaires consentis à ses nouveaux collaborateurs marocains, le groupe assure qu’ils se situent au prix du marché, soit environ 250 euros mensuels pour un smic. Renault souligne surtout qu’il a consacré plusieurs millions d’euros au volet social et humain – couverture sociale complémentaire, cantine et transports gratuits – qui constitueront de sérieux avantages pour les candidats. « Le prix à payer pour s’inscrire dans une stratégie de long terme et ne pas céder à la surenchère salariale », selon la direction.

Auteur

  • MARIE CADOUX