À l’évidence, le nouveau ministre du Travail partage la même conviction sur l’intérêt du dialogue social en période de crise que les DRH interrogés pour notre enquête exclusive. Michel Sapin s’attelle à une conférence nationale pour la croissance et l’emploi très ambitieuse – au moins pour l’ordre du jour : emploi, licenciements, précarité, formation, salaires. La rue de Grenelle accueille-t-elle un super-directeur des relations sociales ? Ce rendez-vous pourrait devenir emblématique d’une nouvelle façon de gouverner, en concertation avec les représentants des salariés et du patronat. Mais le ministre, qui veut se garder des “oukases”, risque d’avoir fort à faire pour concilier les contraires. Par exemple sur le dossier délicat des accords compétitivité-emploi, dont le Medef et la CFDT souhaitent reprendre la négociation, alors que la CGT et FO en font un casus belli…

Les DRH qui répondaient à notre enquête sur les programmes des candidats en avril dernier avaient, eux, montré peu d’appétit pour ces accords, pressentant sans doute une négociation “piégeuse”. Aujourd’hui, c’est bien le dialogue social qu’ils placent en tête de leurs priorités : indispensable pour déminer le terrain, en particulier sur la question des rémunérations, dont ils anticipent le caractère de plus en plus conflictuel.