La hausse du forfait social risque de donner un gros coup de frein à l’actionnariat salarié. En le taxant à 20 % cette année au lieu de 8 %, le gouvernement va pousser nombre d’entreprises à revoir leur politique d’épargne salariale. Conséquence selon les experts : compte tenu du montant de la facture, les salariés devraient percevoir moins d’abondement et moins d’intéressement. Pourtant, malgré cette réforme, la croissance en berne et la bourse qui dévisse, certains groupes ont décidé de maintenir leurs opérations d’actionnariat salarié. Il faut dire que cette rémunération différée se révèle un puissant outil de motivation et de fidélisation. Et, selon un chercheur, les salariés bénéficiaires seraient non seulement de 4 % à 5 % plus productifs, mais aussi plus impliqués et, par ailleurs – ce qui est appréciable aujourd’hui –, « des actionnaires de choix »! Dans certains groupes par exemple, le poids des salariés actionnaires a permis de faire barrage à une OPA hostile. L’actionnariat salarié présente encore bien d’autres vertus : il permet d’affirmer le sentiment d’appartenance, de satisfaire le besoin de reconnaissance des collaborateurs et il les implique dans l’avenir de l’entreprise. Des atouts qui valent que les DRH fassent la promotion de ce type de dispositif dans leur entreprise. À condition toutefois qu’ils ne gèlent pas par ailleurs les enveloppes d’augmentation de salaires. Les syndicats y veillent. L’effet sur le dialogue social serait désastreux…