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AGRICA SE DOTE D’UN E-LEARNING POUR MIEUX INTÉGRER LES TRAVAILLEURS HANDICAPÉS

Pratiques | publié le : 10.07.2012 | SÉVERINE CHARON

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AGRICA SE DOTE D’UN E-LEARNING POUR MIEUX INTÉGRER LES TRAVAILLEURS HANDICAPÉS

Crédit photo SÉVERINE CHARON

Le taux de travailleurs handicapés employés par le groupe de protection sociale a presque triplé en cinq ans, passant de 1,98 % à 5,21 %.

D’ici à la fin de l’année 2012, les 852 salariés d’Agrica (2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, groupe paritaire comprenant deux caisses de retraites et trois institutions de prévoyance) vont suivre un module d’e-learning de 45 minutes abordant les problématiques générales de l’insertion des personnes handicapées sous une forme ludique de jeu télé et de quiz. Ce module respecte une des contraintes techniques d’Agrica : pas de son sur les postes de travail, car les équipes sont installées en open space.

« Intéressante » et « ludique »

Au programme de ce jeu télé, un atelier découverte “Tout savoir sur les différents types de handicap”, des reportages : “La dépression, un handicap ?” et “La RQTH, reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé”, et un débat “Au secours, je vais avoir un collègue handicapé”. Enfin, une interview, “Devenir aidant”, présente les mesures d’accompagnement des salariés d’Agrica ayant une personne handicapée à charge (aménagement des horaires de travail, contribution financière à l’adaptation du logement – 1 500 euros par salarié – et financement de matériel – 500 euros par an et par salarié). Développée par Micropole, un spécialiste des dispositifs d’e-learning, courant 2011 pour 30 000 euros, cette formation a été déployée chez les managers du groupe en novembre dernier. Jugée « intéressante » et « ludique », elle est donc proposée à tous les salariés d’ici à fin 2012.

À Agrica, employer un jour 6 % de travailleurs handicapés ne ressemble pas à du discours incantatoire. Depuis le lancement du premier accord en faveur de l’emploi du personnel handicapé en 2007, le taux de travailleurs handicapés s’inscrit en effet en progression constante, passant de 1,98 % fin 2006 à 5,21 % fin 2011. Taux d’emploi direct et de sous-traitance ont progressé dans les mêmes proportions, passant entre 2006 et 2011 respectivement de 1,75 % à 4,62 % et de 0,23 % à 0,60 %.

À cette tendance, une explication : deux accords ont permis au groupe de protection sociale de structurer ses actions et d’adapter sa démarche. « Les textes de 2007-2009 et de 2010-2012 comportent un socle commun fait de quatre actions essentielles : le recrutement direct, le maintien dans l’emploi, la communication vers tous les salariés et le travail avec le secteur adapté », explique Fabienne Jouan-Auzeby, chargée de mission à Agrica.

Treize embauches

Dans un premier accord, qui permettait de ne pas verser de fonds à l’Agefiph et de les utiliser en interne, le groupe de protection sociale visait l’emploi direct, avec dix embauches de travailleurs handicapés (CDI, CDD ou contrats de professionnalisation), soit environ un recrutement sur dix. Pari tenu avec 13 embauches, trois CDI et dix CDD (depuis partis du groupe). En parallèle, Agrica se fixe comme règle de recruter chaque année 30 % de travailleurs handicapés parmi une vingtaine d’emplois saisonniers. Pour permettre tous ces recrutements, Fabienne Jouan-Auzeby entretient un vivier de candidatures en contact avec les structures et associations spécialisées (Adapt, Jobekia, Tremplin).

Le second texte 2010-2012, un accord d’engagement, prévoit un objectif de recrutement réduit à trois travailleurs handicapés sur trois ans (un cap cependant déjà dépassé avec quatre embauches, deux CDI et deux CDD), car le groupe a jugé prioritaire de travailler sur la formation et la communication au sein du groupe, d’où l’initiative du e-learning. « Dans l’actuel accord, nous avons souhaité travailler davantage sur l’intégration des personnes handicapées et le soutien aux familles qui ont à leur charge une personne en situation de handicap », explique Fabienne Jouan-Auzeby. « La carrière d’un salarié ne doit pas s’arrêter lorsque survient le handicap. Le nombre de reconnaissances RQTH qui nous est adressé est un gage de confiance à notre égard. La RQTH est un véritable enjeu, car elle permet de reconnaître la différence, d’aménager le poste, et confère des avantages sociaux au salarié concerné », poursuit-elle.

Parallèlement, au second semestre, Agrica va négocier son nouvel accord pour les années 2013-2015.

Auteur

  • SÉVERINE CHARON