logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actualités

EMPLOIS D’AVENIR, LE DÉFI DE L’INSERTION DURABLE

Actualités | publié le : 28.08.2012 | ÉLODIE SARFATI

Le gouvernement a annoncé la création de 150 000 emplois d’avenir en 2013 et 2014. Destinés aux jeunes en difficulté, ils seront orientés vers les secteurs porteurs.

Le projet de loi sur la création des emplois d’avenir sera présenté au Conseil des ministres le 29 août, et soumis au Parlement dès la fin septembre. Ces nouveaux emplois aidés, qui pourront être conclus, en priorité dans le secteur non marchand, en CDD ou en CDI, seront ciblés sur les jeunes de 16 à 25 ans, peu ou pas qualifiés, issus des zones urbaines et rurales sensibles. L’État prendra à sa charge 75 % des coûts salariaux durant une période de un à trois ans. L’aide sera inférieure pour les entreprises privées qui pourront aussi bénéficier de ces contrats « à la marge », a indiqué Jean-Marc Ayrault dans une interview à BFMTV-RMC, évoquant une « expérimentation dans les services à la personne ».

Dans une étude publiée le 26 juillet, l’OFCE a estimé que ces emplois d’avenir pourraient créer, compte tenu des effets d’aubaine, 107 300 emplois en 2013 et 2014. Mais, en 2011, la Cour des comptes avait pointé la faiblesse des contrats aidés en matière d’insertion durable, notamment dans le secteur non marchand, où les employeurs n’ont guère les moyens de transformer ces postes en CDI classiques.

La nécessité du suivi

Pour Pierre Boisard, chercheur à l’IDHE (ENS Cachan), « s’il n’y a pas d’autre solution que les contrats aidés pour créer des emplois à court et moyen termes, leur limite principale tient à leur mise en œuvre. Comment les employeurs vont-ils accueillir et surtout former ces jeunes ? Il faudra que tous les acteurs jouent le jeu et que l’on mette les moyens de faire le suivi, sinon, ils se retrouveront sur le marché du travail sans plus de qualification et pas plus employables qu’avant ».

L’Ugict CGT réclame d’ailleurs une formation qualifiante « garantie ». Laurent Berger, numéro 2 de la CFDT, insiste aussi sur la nécessité de réserver ces emplois aux secteurs « à fort potentiel de croissance durable ».

D’ores et déjà, le projet de loi cite les filières “vertes”, le secteur social et médico-social, l’aide à la personne, mais aussi le numérique et le tourisme. Reste à voir si ces secteurs seront « solvables », notamment par des mesures publiques de soutien à la demande, et donc créateurs d’emplois, au moment où les emplois d’avenir arriveront à terme, souligne Pierre Boisard.

Auteur

  • ÉLODIE SARFATI