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LE CHÔMAGE PARTIEL, STRATÉGIE EFFICACE EN PÉRIODE DE CRISE

Actualités | publié le : 25.09.2012 | CAROLINE FORNIELES

Le chômage partiel s’est avéré pertinent dans les pays qui l’ont pratiqué, selon une étude du Centre d’analyse stratégique (CAS).

Parmi les stratégies des pays industrialisés pour passer la crise de 2008, celle du chômage partiel a montré son intérêt. C’est ce que démontre une étude(*) présentée le 20 septembre par le Centre d’analyse stratégique (CAS), réalisée à partir des données de huit pays industrialisés. « C’est effectivement un des dispositifs les plus efficaces en période de crise », a commenté Véronique Deprez-Boudier, chef du département travail-emploi du CAS. Le chômage partiel a été fortement mobilisé en Allemagne, en Italie ou au Japon. La France y a eu moins recours. « Dans l’Hexagone, 20 000 salariés l’ont utilisé contre plus de 230 000 en Allemagne », rappelle Hervé Monange, directeur général adjoint du CAS. Les entreprises allemandes en ont bénéficié plus massivement parce que le dispositif était prêt. En France, il était peu connu et peu attrayant. Et quand nous l’avons réformé en décembre 2008 et janvier 2009, il était déjà un peu tard. »

Les réformes opérées en France – hausse de 50 % à 60 % de la rémunération brute du salarié, hausse de l’allocation versée par l’État et du contingent d’heures par salarié (de 600 à 1 000 heures) – ont néanmoins permis de doubler le nombre de bénéficiaires entre 2007 et 2011.

Éviter la déqualification

« Autre problème, notre dispositif était sous-dimensionné dans la durée, ajoute Véronique Deprez-Boudier. En Allemagne, des conventions d’une durée de deux ans avaient été prévues. Elles ont permis de conserver les salariés à temps partiel dans l’industrie jusqu’à la reprise de l’activité, et cela a facilité le rebond. »

Néanmoins, l’usage du chômage partiel doit rester limité dans le temps. « Il s’agit de traverser une période difficile, explique Hervé Monange, pas de reculer les échéances d’une entreprise qui ne serait structurellement plus adaptée. Sinon, la hausse du chômage n’en sera au final que plus massive. » Dernière mise en garde : il y a bien un risque de déqualification du salarié pendant la période : « Il faut lui proposer une formation adaptée, y compris vers d’autres secteurs d’activité plus porteurs », conclut Véronique Deprez-Boudier.

(*) « L’ajustement de l’emploi pendant la crise, une comparaison internationale et sectorielle », note d’analyse 284.

Le CAS appelle à une concertation sociale nationale sur les salaires

→ La question des salaires n’est plus assez négociée et régulée dans les branches et devient le domaine réservé des entreprises, constate la note d’analyse du CAS (“Salaires et politiques salariales, quelles perspectives ?”). Pour redonner un cadre macroéconomique à la fixation des salaires, les chercheurs du CAS sont favorables à l’instauration, au-delà de la discussion sur le Smic, d’une « concertation sociale au niveau national dans le cadre de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC) ».

Auteur

  • CAROLINE FORNIELES