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Enquête

VERS UNE FORTE BAISSE DU NOMBRE D’HEURES SUPPLÉMENTAIRES ?

Enquête | publié le : 25.09.2012 | C. F.

Les heures supplémentaires étaient légion à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Une politique active de recrutement a permis de retrouver le plein emploi, ce qui pourrait contribuer à faire baisser leur volume.

Les 90 000 salariés du personnel non médical de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) réalisaient quelque 30 millions d’heures supplémentaires annuelles. Un volume qui pourrait fortement diminuer à l’avenir. En effet, pour la première année, l’AP-HP n’a plus de postes vacants d’infirmières et d’aides-soignantes. Tandis qu’en 2009 et 2011, quelque 400 postes restaient à pourvoir, « ce n’est plus le cas. Nous sommes enfin au plein emploi », se félicite Jérôme Sontag, chef du département de la gestion des personnels à la DRH de l’AP-HP.

Pour réaliser cet objectif, la DRH s’est battue sur plusieurs fronts. Une campagne de communication mobilisant les réseaux sociaux a aidé à faire connaître les métiers de l’AP-HP auprès des élèves infirmiers. Un comité des stages a été créé pour améliorer le suivi des stagiaires. Les procédures de recrutement ont été simplifiées à l’issue de ces stages.

Parcours d’intégration

Un parcours d’intégration a été mis en place pour les nouveaux embauchés. « Nous avons aussi travaillé sur un meilleur équilibre vie personnelle-vie professionnelle. Nos places en crèches ont été garanties à chaque agent. Et nous avons réservé quelques logements aux agents qui venaient de province, explique-t-il. L’AP-HP analyse aussi les causes de départ et pourra exploiter ces données d’ici à un an. »

La DRH s’attend également à un moindre engouement pour les heures supplémentaires moins bien rémunérées. « Hors impôt sur le revenu, la diminution est de 265 euros par an pour un infirmier débutant qui réalise 15 heures supplémentaires par mois. Il y aura moins de volontaires », précise Jérôme Sontag. Rose-May Rousseau, responsable CGT de l’AP-HP, conteste totalement cette analyse. « Le nombre d’heures supplémentaires va rester élevé parce que les services sont en sous-effectif et en difficulté pour fonctionner 24 heures sur 24. Un grand nombre de postes sont détruits chaque année à l’AP-HP pour répondre aux contraintes budgétaires. »

Reste également l’épineuse question des heures sup stockées dans les comptes épargne temps. « On se demande ce qu’il va se passer alors qu’on arrive à la date butoir de la liquidation des CET, commente Rose-May Rousseau. Est-ce que les agents seront payés pour les millions d’heures qu’ils ont placées dans les CET depuis dix ans ? » La DRH reste cependant sereine sur le sujet : « L’AP-HP est un des rares hôpitaux à avoir provisionné une somme permettant d’indemniser les heures incluses dans les CET », explique Jérôme Sonntag. Par ailleurs, un projet de décret prévoit de calquer le CET hospitalier sur celui de la fonction publique d’État : les agents pourraient alors être indemnisés ou voir transformer leurs jours épargnés en points retraite.

AP-HP

• Activité : CHU, 37 hôpitaux.

• Effectif : 90 000 salariés.

• Budget : 7 milliards d’euros.

Auteur

  • C. F.