Même si l’on ne sait pas grand-chose sur l’avenir, on peut tout de même ouvrir les yeux sur les tendances de transformation des entreprises.

L’intelligence est de plus en plus répartie dans l’organisation. Fini les experts à la tête et les exécutants ailleurs. Les compétences sont davantage distribuées. Fini également les solutions produites uniquement par quelques membres du comité de direction. Les problèmes sont tellement complexes que l’expertise de nombreuses parties prenantes est nécessaire.

La collaboration devient essentielle. Haro sur les forteresses et les silos, car ils asphyxient l’organisation. À la recherche d’agilité et de rapidité, l’entreprise met en place des équipes transverses, un fonctionnement par projets, des approches collaboratives, du partage de connaissances. Il est donc urgent d’apprendre à collaborer avec tous, et particulièrement avec ceux que l’on apprécie moins ou qui sont différents de soi.

L’entreprise n’est pas une machine, mais un organisme vivant. Elle est ouverte sur son environnement. Fournisseurs, sous-traitants, clients, prospects, distributeurs, habitants deviennent tous partenaires d’un même écosystème. Le but n’est pas de gagner “toujours plus” au détriment des autres, mais d’être ensemble en meilleure santé et pleins de vitalité.

L’information se partage largement. On ne la garde pas pour soi, on ne la stocke pas. Au contraire, on la diffuse, on la fait circuler. À l’image de l’eau qui irrigue un terrain et fait pousser les plantes, tout le monde y gagne. Le management est amené à redéfinir son rôle : de supérieur hiérarchique attaché à son statut, le manager change de posture et devient facilitateur d’un travail collaboratif qui produit de puissants résultats.

Au lieu de posséder un bureau, on raisonne usage. Les espaces de travail sont occupés en fonction des personnes présentes, des collaborations nécessaires, des outils requis pour certaines réunions. La rotation est courante, on ne “squatte” pas un espace avec ses petites affaires et ses habitudes. On travaille souvent en équipe et à distance grâce à la visioconférence, aux réseaux sociaux et aux plates-formes collaboratives.

L’apprentissage est une quête permanente, à base d’expériences variées, d’immersion, de vécu et d’action. Chacun essaie d’élargir son champ de compétences afin de mieux interagir avec les autres, mais il approfondit aussi son expertise. Élargir et approfondir, les deux dynamiques se mènent de front.

Bien sûr, chacun reste le plus adaptable possible. Le changement fait partie de la vie courante de l’entreprise, on sait que l’on va changer de job ou de mission très régulièrement. On se concentre donc sur le transfert de ses principales compétences à d’autres domaines professionnels plutôt que se crisper sur son savoir accumulé.

On se ménage consciemment des pauses. Le rythme de vie des entreprises s’est encore accéléré, mais on apprend à se préserver. Chacun s’octroie régulièrement des pauses pour “s’extraire de la folie” et se ressourcer en profondeur. Implication et prise de recul, les deux clés de l’équilibre ?