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Enquête

« AVANT C’ÉTAIT JUSTE COMPLIQUÉ, MAINTENANT C’EST D’UNE GRANDE COMPLEXITÉ »

Enquête | publié le : 23.10.2012 | L. G.

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« AVANT C’ÉTAIT JUSTE COMPLIQUÉ, MAINTENANT C’EST D’UNE GRANDE COMPLEXITÉ »

Crédit photo L. G.

La réforme des Opca et plus globalement de la formation continue n’a eu aucune conséquence sur certains aspects de la fonction de responsable formation, mais en a fortement complexifié d’autres, analyse Dominique Breil.

E & C : Quel regard portez-vous sur la réforme de la formation professionnelle, et notamment sur la restructuration des Opca ?

Dominique Breil : Avant, c’était juste compliqué, maintenant c’est d’une grande complexité. En tant que responsable formation d’une entreprise très motivée et positionnée sur la formation, je constate que nombre d’activités internes n’a pas changé : analyse des besoins, recherche de solutions… Mais sur les aspects financiers, la réforme a apporté un besoin de maîtrise d’ingénierie complexe. Il est possible de faire de grandes choses en collaboration avec son Opca, mais cela nécessite volonté et implication de la part du RF. Par ailleurs, le bénéfice de la réforme est nul pour les salariés en poste, qui ont besoin d’une professionnalisation croissante de leurs compétences. En revanche, elle peut être intéressante pour les chômeurs vers lesquels sont orientés des fonds ; mais jusqu’où l’argent des Opca doit-il y contribuer ?

E & C : Vous êtes responsable formation de la MGEN depuis cinq ans, mais, depuis 2009, vous siégez dans une commission d’un de vos deux Opca Uniformation – l’autre étant Unifaf – en tant que représentant patronal. Est-ce que cela a changé votre vision des Opca ?

D. B. : Inévitablement ; j’ai découvert la complexité de l’ensemble du système et de son pilotage. Les problèmes spécifiques des entreprises de moins de 10 salariés ; la répartition entre les trois sections d’entreprises : celles de moins de 10 salariés, de 10 à 49, et 50 et plus ; la mutualisation et le fonctionnement des différents fonds et les possibilités de cofinancement ; les diverses politiques des 21 branches hébergées ; le fait que l’Opca devienne peut-être collecteur de la taxe d’apprentissage ; la mutualisation asymétrique descendante ; la mutualisation interadhérents conventionnelle ; l’articulation des prérogatives des CPNEF avec les sections paritaires professionnelles (SPP) et avec le conseil d’administration et au sein des SPP ; sans oublier le plan et le rythme comptables particuliers.

Avant, je n’avais pas connaissance de cette réalité interne des Opca, ma vision est désormais plus large. Maintenant, je sais qu’on ne peut pas avoir un discours simple sur le sujet.

Le manque de transparence que certains reprochent aux Opca est en partie dû à cette complexité croissante. Pour autant, les Opca et les partenaires sociaux doivent communiquer davantage sur leurs politiques et leurs décisions, ils doivent mieux répondre au besoin d’explication des entreprises qu’ils ne prennent pas assez en compte. Communiquer et éviter les politiques de stop and go me semble essentiel.

E & C : Quelles vous semblent être les conséquences de la réfor ? me des Opca sur leur organisation interne ?

D. B. : Leurs fusions-rapprochements et les conventions d’objectifs et de moyens signées avec l’État leur posent la question de la conduite du changement sous plusieurs formes : celle des équipes internes en termes de compétences, outils, lieux, culture ; mais aussi celle des partenaires sociaux sur leur rôle politique, et des entreprises et des salariés de ces entreprises sur leur rapport à l’Opca. Mais je n’ai pas de modèle de fonctionnement idéal à proposer.

Auteur

  • L. G.