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Enquête

630 SALARIÉS SUR LE “TAR”

Enquête | publié le : 30.10.2012 | L. P.

L’assureur a mis en place en 2011 un accord pour anticiper les départs à la carte. Intitulé transition activité retraite (TAR), il combine un abondement de l’entreprise avec les outils de rémunération du salarié.

En 2010, Axa France a ouvert une négociation pour harmoniser la situation de ses 13 500 salariés, dont certains sont rattachés à des accords salariaux à “groupe fermé” devant arriver à terme dans trois ans. En particulier les ex-UAP. Le contexte de réforme des retraites ne simplifie pas les choses. La direction en a alors profité pour mettre au point un dispositif sur mesure, dit transition activité retraite (TAR), afin d’anticiper les départs tout en permettant aux salariés de partir en connaissance de cause. L’entreprise affiche alors une moyenne d’âge de 46 ans.

« Dans une période où les conditions requises d’âge et de trimestres pour partir à la retraite avaient évolué, nous voulions apporter un éclairage pour chaque collaborateur souhaitant opérer une transition entre son activité et la retraite », explique Didier Aujoux, directeur finances et analyses RH. Le dispositif imaginé autorise plusieurs formules à option, aussi bien sur la durée de transition vers la retraite que sur la formule de temps partiel (quatre possibilités offertes, de 50 % à 90 % du temps).

Deux étapes

Concrètement ? Chacun choisit, en fonction de la date à laquelle il remplit ses conditions d’âge et de trimestres, d’entrer dans un dispositif compris entre six et trente mois. Cette période comprend deux étapes : une première phase d’activité réduite abondée par l’entreprise, les deux tiers du temps (par exemple douze mois, si le dispositif s’étale sur dix-huit mois). Pour un salarié à temps plein qui s’arrêterait de travailler une journée par semaine, passant donc à 80 %, sa rémunération sera en réalité de 86 %, grâce à un complément de salaire.

Le salarié entre ensuite en congé de transition, qui précède la liquidation des droits. Cette deuxième phase s’inscrit dans le dernier tiers temps restant (six mois, pour un TAR de dix-huit mois). La personne ne vient plus travailler, mais elle est payée à 55 % de son salaire brut, auxquels va s’ajouter un éventuel complément de rémunération. Ce complément pourra être financé par un lissage de l’indemnité de départ, majorée dans ce cas de 30 % par l’entreprise, ce qui lui permet de rester quasiment au même niveau de rémunération. Subtilité complémentaire : on peut également booster le Perco. L’entreprise majore alors, pour un seul versement, la contribution du salarié à hauteur de 100 %, jusqu’à 600 euros.

Axa a organisé une vingtaine de conférences internes et mis en place des entretiens individuels, ainsi qu’un outil de simulation en ligne pour informer. Résultat : 630 personnes ont actionné le dispositif TAR depuis sa mise en route le 1er juillet 2011, le plus souvent des non-cadres

Rémunération lissée

Le système profite à tous, assure Didier Aujoux : « L’entreprise peut savoir à quel moment précis le salarié va prendre sa retraite. Sa succession et le partage de ses compétences sont plus faciles à organiser. » Quant au salarié, il part en connaissance de cause : « Il a une visibilité complète sur son rétroplanning de départ et ses niveaux de retraite. »

L’ensemble des syndicats ont signé cet accord. « Il s’agissait de lisser la rémunération, avec un abondement pour partir serein », explique Brigitte Zouari, déléguée CGT. « Mais tout est mutualisé, dans le TAR : les primes de fin de contrat, les congés payés et les accessoires de salaire, tels que le CET. Cela permet à l’entreprise de faire partir le salarié en ayant épuisé ses droits à congés. » De son côté, l’UDPA-Unsa avait d’emblée regretté que l’anticipation ne profite pas mieux aux services travaillant en sous-effectifs. Le dispositif, conclu pour trois ans, doit durer jusqu’en avril 2014. Il n’est pas trop tard pour l’ajuster.

AXA FRANCE

• Activité : compagnie d’assurances.

• Effectif : 13 500 salariés.

• Chiffre d’affaires 2011 : 21 milliards d’euros.

Auteur

  • L. P.