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CONTINENTAL AUTOMOTIVE MIDI-PYRÉNÉESREDÉCOUVRE LES VERTUS DE L’APPRENTISSAGE

Pratiques | publié le : 30.10.2012 | LAURENCE LAFOSSE

L’équipementier automobile ouvre une nouvelle formation, en alternance, de maintenance des équipements industriels (MEI). Mais le recrutement ne va pas de soi. L’entreprise doit élargir sa recherche à des jeunes déjà inscrits à Pôle emploi et prévoir une période de remise à niveau préalable.

Les métiers de la maintenance des équipements industriels connaissent une forte tension due à l’insuffisance des profils formés. Comme tous les équipementiers automobiles, Continental Automotive Midi-Pyrénées doit lutter contre cette pénurie. C’est ce qui l’a poussé à prendre la décision de mettre en place une voie de recrutement par l’apprentissage, en partenariat avec le centre de formation par l’apprentissage industriel de Midi-Pyrénées, l’UIMM et l’Éducation nationale. L’objectif affiché est d’intégrer 80 % des jeunes à l’issue de la formation. « L’apprentissage est une solution efficace et à forte valeur d’engagement sociétal », estime Jérôme Boucheron-Seguin, responsable du développement RH de l’équipementier.

Perspective de long terme

La première session de formation par alternance, en construction depuis plusieurs mois, concerne les trois sites industriels de Continental Automotive en Midi-Pyrénées : 22 postes sous contrat d’apprentissage doivent être répartis entre Toulouse (4), Foix, en Ariège (12), et Boussens, en Haute-Garonne (31).

Continental Automotive, qui emploie 2 600 salariés sur ces trois sites, dont 2 000 à Toulouse, affiche déjà un taux d’apprentissage de 3 %. Mais, paradoxalement, « l’apprentissage restait jusqu’à présent limité aux formations de niveau post-bac à bac + 4, et concernait peu la production », reconnaît Jérôme Boucheron-Seguin.

« Cette première formation par alternance de niveau bac ne sera pas une opération ponctuelle, poursuit-il. Elle s’inscrit dans une perspective de long terme, et doit nous permettre de recruter une cinquantaine de jeunes d’ici à 2014. Étant données les contraintes du milieu industriel, nous ciblons des jeunes âgés d’au moins 18 ans jusqu’à 26 ans, d’un niveau de formation initiale CAP/BEP ou premier niveau de l’enseignement général. »

Afin de disposer d’un vivier suffisant de prérecrutements, l’équipementier a planifié, dès mai 2012, un calendrier de séances d’information à destination des jeunes dans les trois bassins d’emploi de Foix, Boussens et Toulouse. Ces séances d’information ont été menées en lien avec les missions locales emploi-formation et les antennes locales de Pôle emploi. Mais, devant les difficultés du prérecrutement, Continental Automotive a dû prendre la décision d’élargir son champ de recherche à des jeunes sans qualification et aux stagiaires de l’école de la deuxième chance.

Quatre candidatures par contrat

En accord avec Pôle emploi, l’équipementier a également eu recours au dispositif de la préparation opérationnelle à l’emploi (POE) permettant à des jeunes inscrits au chômage de bénéficier d’une période de remise à niveau, préalable au démarrage de la formation MEI.

Jérôme Boucheron-Seguin explique clairement la nécessité d’un prérecrutement large : « Compte tenu du niveau et des exigences de la sélection, nous estimions qu’il nous fallait entre 70 et 80 candidatures initiales, car nous prévoyons de réfléchir et travailler autour de quatre candidatures par contrat. »

Bilan ? Après une première sélection réalisée par le centre de formation d’apprentis de l’industrie (CFAI), des jurys mixtes (entreprise, CFAI, UIMM, Éducation nationale) se sont réunis sur chaque site et ont réalisé, le 17 septembre, la moitié des recrutements ; 90 % des recrues ayant signé leur contrat de travail sont originaires des trois bassins d’emploi et ont entre 18 et 20 ans, pour un niveau de formation initiale allant du CAP au bac. Continental Automotive se donne jusqu’à la fin de ce mois d’octobre pour boucler son recrutement, en l’ouvrant un peu plus aux jeunes sans qualification issus de l’insertion.

Auteur

  • LAURENCE LAFOSSE