L’apologie du profit pour accéder à la liberté a vécu. Le néolibéralisme mondial, passé par une série de crises économiques et sociales, a réduit à néant cette liberté pour une grande partie de l’humanité. Dans la foulée, l’analyse de la santé économique par les agences de notation financière laisse sceptique. Moody’s and C° ont multiplié les erreurs d’appréciation et ont condamné des pays entiers à l’austérité au nom de la santé financière des États. La finance est une boussole dangereuse quand il s’agit de retrouver le chemin de la prospérité.

Forte de son expérience de syndicaliste, Nicole Notat, sitôt après avoir quitté ses fonctions de secrétaire générale de la CFDT, s’est lancée dans la création d’une agence de notation extra-financière pour apprécier les performances des entreprises sur des critères sociaux et environnementaux bel et bien centraux, selon elle, quand il s’agit de prévoir le développement de ces mêmes entreprises. Non seulement les multinationales sont parfois rattrapées par leur réputation, mais encore des comportements uniquement prédateurs reviennent pour elles à scier la branche sur laquelle elles sont assises, puisque leurs salariés sont aussi souvent leurs clients. Quant aux coûts environnementaux du développement, ils seront certainement de plus en plus souvent imputés aux entreprises elles-mêmes, rendant très onéreuse toute négligence en la matière. Dix ans après, Nicole Notat raconte cette aventure étonnante et novatrice qui consiste à prendre au sérieux la RSE.

Ce que je pense. L’entreprise responsable, une urgence

Nicole Notat, éd. Dialogues, 142 pages, 15 euros.