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AREVA FINALISE SON ALERTE ANTIDISCRIMINATIONS

Pratiques | publié le : 11.12.2012 | Domitille Arrivet

Afin de se mettre en conformité avec le label Diversité, Areva prépare une cellule d’alerte antidiscriminations. L’entreprise espère ainsi libérer la parole de ses salariés.

Philippe Thurat, directeur de la diversité et de l’égalité des chances à Areva, préfère prendre les devants : « L’outil de traitement automatisé des alertes en matière de diversité que nous mettons en place est un dispositif complémentaire au dispositif que nous avions déjà. Auparavant, on pouvait répondre aux alertes qui nous étaient signalées par l’intermédiaire des délégués syndicaux, du médecin du travail, de la hiérarchie ou parfois en direct », dit-il.

Mais cet outil, qui prend la forme d’une adresse e-mail accessible uniquement au directeur de la diversité et à deux de ses collaborateurs, par laquelle les salariés peuvent signaler directement un fait discriminant, pour eux ou concernant autrui, était l’une des normes imposées par l’Afnor pour décerner le label Diversité. Un galon accordé au géant du nucléaire en mars 2010.

Syndicats associés à la mise en place

Pour son déploiement, qui doit intervenir courant décembre, Areva a cherché à associer les syndicats afin qu’ils ne se sentent pas privés de leur rôle d’intermédiaires entre les salariés et la direction. Pour ce faire, le dispositif informatisé a été inscrit dans l’accord d’entreprise sur la qualité de vie au travail signé le 31 mai 2012 au chapitre “accompagnement des salariés en difficulté”.

L’outil de signalement automatisé est autorisé par la Cnil depuis le 22 mai 2011, mais « sa mise en place prend un certain temps, car nous avons consulté le comité d’entreprise de chacun des établissements du groupe, et tenu compte de leurs remarques », assure Philippe Thurat. La direction a prévu de communiquer sur le sujet.

Lorsque l’alerte sera déposée, la personne sera contactée pour que son identité soit vérifiée – afin d’éviter les dérives des dénonciations anonymes ou calomnieuses – et le directeur diversité et ses adjoints s’assureront que le fait relève bien d’un comportement discriminatoire.

Par le passé, des sanctions sont tombées. En 2009, deux salariés ont été licenciés pour harcèlement sexuel. En 2010, sur 19 cas de discrimination signalés au directeur de la diversité, neuf ont été avérés, qui ont donné lieu à une mise à pied. En 2011, sur 13 cas signalés, cinq cas de discrimination étaient avérés et un salarié a été sanctionné par un avertissement. La direction espère qu’en étant plus neutre, plus discret et plus confidentiel, le nouveau service pourra faire émerger davantage de cas – notamment concernant les sujets plus intimes comme l’orientation sexuelle. « On nous indique que c’est un outil antidiscriminations, mais c’est le discriminant lui-même qui est aux commandes de cet outil informatique, fait valoir de son côté Patrick Lescure, le délégué syndical central de la CGT. Nous serons donc prudents. »

Auteur

  • Domitille Arrivet